Shama est l’archétype du chevalier au grand cœur, désirant venir en aide à tout un chacun et se dressant bravement contre l’injustice au nom d’un indéfectible code d’honneur. Non pas que sa propre vie n’ait aucun intérêt, mais plutôt qu’il trouve du plaisir à protéger celles des autres, et à protéger sa forme d’idéal.

Du moins, c’est ce à quoi il aspire, même s’il est bien conscient que l’imperfection des hommes est inévitable et que cela ne restera qu’un idéal. Vouloir protéger autrui est une noble cause, mais on n’arpente jamais ce chemin de façon simple, noble, et pure. Pas lorsqu’on est un homme. Et c’est également le cas du jeune Shama. Il est issu d’une lignée noble dont les enfants mâles sont destinés à devenir chevaliers aigle-roc. Le destin, là est le premier rouage de celui qui semble suivre uniquement ses valeurs. Le second résiderait dans ce qu’on pourrait appeler une sorte de névrose, ou un traumatisme, bien que les mots soient un peu trop forts. Lorsqu’il était jeune, Shama était un enfant raillé, qui a mis du temps à grandir et à se construire physiquement. Il a donc rêvé de devenir un héros, de défendre ceux qui étaient plus faibles. Et maintenant qu’il en a le corps, il s’évertue à y parvenir. Ce n’est pas réellement une cause noble, plutôt une manière de se venger.
Mais au-delà de cela, il faut tout de même se rappeler que Shama est également, tout simplement, un homme d’une nature confiante, aimante, et serviable. Il en existe peu, et tout comme lui ils sont profondément incomplets. Mais qu’y vouloir ? C’est déjà un début !

Toujours est-il que c’est cette utopie, récurrente chez lui, qui le pousse en avant, et a forgé son avis sur le monde. Par exemple, il a mauvaise opinion de l’empire de Talrëa. Et méprise leur vie pleine de complots et d’intrigues politiques. Tout comme il est profondément peiné de la situation actuelle de l’empire félionien, et des tensions entre les trois duchés. Malgré son amour du duché de Huss, et sa fidélité indécrottable, il en vient tout de même à se demander où iront les choses, étant donné le contexte actuel. Malgré cela, jamais Shama ne trahira le duché de Huss, envers lequel va prioritairement sa loyauté (juste après celle qu’il a envers les civils, officiellement, mais les choses sont parfois plus complexes que cela …).
Très terre à terre, et surtout aimant les choses bien faites, Shama n’apprécie guère la magie comme la technologie, et n’est pas attiré par leurs pratiques. S’il n’a guère d’idées ségrégationnistes sur le sujet, et considère tout un chacun, mage, inventeur, peuple des glaces, tous inclus, comme des vies humaines, il ne peut jamais complètement réfréner un certain rebut pour la magie et le progrès. Non pas qu’il y voit réellement une mauvaise chose, non. Plutôt qu’il ne comprend pas. Et c’est bien connu que l’homme a du mal à accepter pleinement ce qu’il a du mal à saisir. Cela dit, l’esprit de Shama n’étant pas vraiment étriqué, il doit encore être possible de l’influencer sur le sujet, d’une manière ou d’une autre, dans un avenir proche …

Shama tient l’opinion paternel, d’un vieux briscard, un vétéran, en très haute estime, et c’est important pour lui d’être reconnu en tant que chevalier aigle-roc. Dans le duché de Huss, Messire Vehalael le père, est connu pour avoir été un brave, et un fidèle, et il tient à perpétuer cette image. Ce qu’il a construit, son surnom de jeune champion de Huss lui tient particulièrement à cœur. Et par la même, le tournoi aérien de Huss, organisé chaque année, durant lequel il a conquis ce titre et la reconnaissance qui va avec.
Shama est curieusement moins proche de sa mère que de son père, cette dernière ayant souvent essuyé le fardeau de la maladie depuis sa naissance, et n’ayant du même coup pas pu se consacrer pleinement à l’éducation de son fils ainé. Cependant, il a une affection inconditionnelle pour sa grande sœur, Sheerna, qui l’a élevée pratiquement toute seule. Il est également très protecteur envers ses trois plus jeunes sœurs, et particulièrement Choey, la petite dernière, encore âgée d’à peine cinq années. Pour résumer, autant dire que la famille a une place importante pour Shama, et pas uniquement du point de vue des traditions. C’est à la fois un levier qui le motive à aller en avant, et ce qui le contraint à garder quelques repères en arrière. Cet amour familial lui apporte des parcelles de bonheur, et une grande détermination, au prix de quelques bribes de liberté et d’ouverture au monde. Un bien, un mal ? A vous de me le dire.

La relation qui lie Shama à sa monture, Livide, est très étroite. Il a commencé à élever cet aigle alors qu’il était à peine sorti de l’oeuf, et que lui-même n’était que dans sa petite adolescence, ce qui leur a permis de tisser un lien fort, et fusionnel. Après tout, Livide a été sous-estimé de la même manière que lui, lorsqu’il était jeune. Même si désormais, le titre de jeune champion de Huss est en quelque sorte leur bannière à tous les deux, et qu’il ne viendrait plus à l’idée de quiconque de se moquer d’eux. Ce dont, l’aigle-roc comme le jeune homme, tirent une très grande fierté auprès de leurs semblables respectifs. L’aigle est effectivement une créature domptée, mais fière, et avec une fâcheuse tendance à n’en faire qu’à sa tête. Parfois, et même souvent, cependant, c’est quelque chose de salvateur pour notre duo.

Shama est un jeune homme au physique un peu inhabituel, mais pas moins plutôt charmant au premier abord. Disons que si on passe la première apparence, on s’accommode plutôt rapidement de ses points particuliers, surtout lorsqu’on est une demoiselle … En général, tout du moins : il y en a toujours pour noter uniquement les dissensions. Enfin, beaucoup moins depuis que le jeune champion a remporté le tournoi de Huss.

Le point le plus curieux de son anatomie, déjà, serait la couleur de ses cheveux. Ils sont blancs comme les nuages d’un ciel clair ! Mais ce n’est pas vraiment un sujet de moqueries à Huss, ou la cause d’un albinisme : c’est simplement un trait caractéristique de la famille Vehalael : ses membres masculins ont toujours eu les cheveux blancs. C’est différent pour la plupart des femmes, cependant … Enfin, tout cela est une longue histoire de génétique et de traditions. Peut-être même que la magie y a sa place, d’ailleurs … Enfin, comme Shama préfère simplement croire et savoir que non, disons donc que non.

En règle générale, le jeune chevalier prend grand soin de son apparence physique : il est bien beau d’être le jeune champion et de faire honneur à sa famille … Encore faut-il le faire superbement, car cela marque d’autant plus les esprits ! Ainsi, ses cheveux blancs et lisses sont parfaitement entretenus, et sa tenue en elle-même est essentiellement composée de manteaux et de tuniques blanches. D’ailleurs, la côte de maille qu’il porte par-dessous eux, ses gantelets, ou encore la poignée de ses armes … Tout est de couleur blanche. Ce n’est pas qu’il porte une allégeance particulière ou un goût prononcé à cette couleur. Plutôt que l’armoirie des Vehalael est un aigle blanc. Par conséquent, il fait en sorte de la représenter à son maximum.
Marquer les esprits, arborer fièrement l’honneur de sa famille et de son duché. Voilà ce que la tenue et l’allure de Shama peuvent nous dire de lui.
Et puis, le code d’honneur des chevaliers aigle-roc inclus également les règles élémentaires de la galanterie, après tout. Comment oser séduire une demoiselle sans avoir l’allure requise pour le faire ?

Son armement est un peu particulier, et lui est propre. N’ayant jamais été un bon archer, ni un bretteur de génie, il a dû innover et maitriser des armes plus inhabituelles, dans le but de surprendre et de générer à la fois du doute et de l’indécision chez ses opposants. Il possède une chaine de métal, qu’il utilise en la faisant tournoyer afin de faucher ses adversaires, et notamment, dans un duel aérien par exemple, pour les faire tomber de haut. Il n’en emporte que peu souvent avec lui, mais il est également formé au maniement d’autres armes peu courantes : les bolas, et, c’est déjà un peu plus répandu, la lance.
Même si ce n’est pas un génie, il reste formé à l’épée, néanmoins, et possède donc également une arme blanche à sa ceinture, au cas où. Une épée longue, plutôt fine et tranchante, qui se manie à deux mains. Il sait s’en servir, même si ce n’est pas exactement sa prédilection. Globalement, son corps est celui d’un athlète entrainé, et même si ce n’est pas une montagne de muscles, il est façonné pour se battre, encore d’avantage que pour faire la cour aux demoiselles.