S’il y a bien une chose que j’aime, c’est la chasse. Depuis toute petite, j’ai appris les secrets, les dangers, tous ce qu’il y a à savoir sur la forêt pour survivre. Je m’y sens plus en confiance, plus forte. Je préférais la compagnie de la nature à celle des hommes. Cela m’a rendu encore sauvage et asocial que je ne l’étais déjà.

On ne m’a jamais vraiment éduqué normalement pour tout dire. Je n’ai appris à lire et à écrire que très récemment. La personne qui s’occupait le plus de moi était mon oncle. Pour moi, c’était un homme formidable. Surement plus que n’importe qui sur cette terre. J’ai été vraiment abattu après sa mort, mais j’ai surmonté ma tristesse et repris son travail.

Par opposition à mon amour pour la nature, je n’aime pas la ville. Je ne m’y sens pas chez moi. Je n’aime pas les citadins. C’est pourquoi j’y reste le moins de temps possible.

Je suis de taille moyenne (un peu plus d’1m60) et assez élancée. Mes bras sont suffisamment musclé pour que je puisse tendre la corde de mon arc à son maximum sans me fatiguer et mes jambes suffisamment endurantes pour me faire courir sur de longue distance. Cependant, je manque de résistance et je mise donc sur ma rapidité et mon agilité pour échapper à de dangereuses situations.

Mes cheveux argentés sont assez longs. Pour tout dire, je ne les aime pas tant que ça. Ils ne sont pas assez discrets dans le vert de la forêt. Je les cache donc presque toujours avec une cape marron qui me recouvre le sommet de la tête et me fait deux tresses pour qu’il ne me gène pas.

Concernant mes habits, je n’en possède pas beaucoup. Je porte généralement une tunique verte avec de grandes bottes remontant jusqu’à mes cuisses. Je porte des gants noirs, pour protéger mes doigts lorsque je tire et je mets mon carquois à la ceinture car je trouve ça bien plus pratique.

Je suis née et j'ai grandi dans un petit village à l'extrême est de l'empire, dans le duché de Grenat, aux abords du massif forestier du coeur d'émeraude. Ma famille était tout à ait banal, sans aucune histoire. Mon oncle étant chasseur, il travaillait avec mes parents, tanneurs et bouchers, qui s'occupaient donc de commercialiser les produits de la chasse mon oncle. Son travail m'a très vite intéressé et il décida de me transmettre ce qu'il savait. Grâce à lui, je devins un archère et une chasseuse de talent.

Malheureusement, il finit par se faire tuer par un croc-vif. Je dus rapidement faire mon deuil pour reprendre son travail et continuer d'approvisionner mes parents en gibier.

Plus les années passaient, plus je gagnais confiance et plus je m'enfonçais loin dans le coeur d'émeraude. Je rentrais de moins en moins au village, préférant dormir dans des cachettes que je m'aménageais que dans la maison familiale. J'étais devenue une résidente de la forêt, connaissant les animaux, les arbres, les plantes, les cours d'eau, les dangers...

Lors d'une de mes chasses, je tombai sur un noble en pleine chasse. Je décidai de les suivre discrètement pour voir comment il s'en sortait. Jamais je n'ai autant ri. Il fallait bien dire ce qu'il était : un piètre chasseur. Par cinq fois il faut trop presser et rata sa cible. Il commença à se plaindre, à crier qu'il en avait marre. Je repris mon air sérieux. C'était une grave erreur d'agir de telle sorte. Tout d'abord, parce que ça fait fuir le gibier. Ensuite, parce que ça attire l'attention des prédateurs. Il ne fallut qu'un petit quart d'heure pour qu'un croc-vif ne pointe le bout de son nez, attaquant le noble et ses compagnons. Je compris alors qu'ils ne pourraient pas se défendre à temps. Ces animaux sont extrêmement violents une fois qu'ils ont engagé un combat.

Je pris mon arc et décochai rapidement deux flèches. Une toucha la bête à une de ses pattes. J'avais attiré son attention tout en restant caché de sa vue, exactement ce que je voulais. Alors qu'il recherchait qui vient de l'attaquer, je le contournai, appliquant ma stratégie habituelle. Je tirai une nouvelle fois, atteignant l'épaule. Il devint encore plus enragé qu'il ne l'était. Il allait bientôt surement appeler d'autre membre de son clan. Au moment où il me tourna le dos, je sautai sur le sien, dague en main, prêt à la planter dans son cou. La lame traversa le cuir et lui arracha un hurlement de douleur. Je l'achevai d'un coup. Il tomba, mort.

Le noble prit quelque seconde pour se remettre de ce qu'il venait de se passer. Il se releva et courut me remercier. Sa voix m'insupportait. Il me proposa de l'argent pour le sauvetage, que je refusai. Il parut déconcerter. Il me supplia de le laisser me donner quelques choses pour me remercier. Tout d'un coup, il eut comme un éclair de génie. Il partit dans sa carriole pour revenir avec un arc. Il m'avoua qu'il s'agissait d'un grand arc enchanté, magnifique pièce d'un arcaniste ébéniste, Perce-Nuit. Son enchantement est très simple, son utilisateur n'a pas besoin de mettre beaucoup de force pour le bander, l'enchantement de l'arc assurant toute la puissance nécessaire à la flèche. J'assure le fait qu'il puisse percer une armure de part en part.

J'acceptai, à la seule condition qu'il garde le croc-vif en tant que trophée pour sa chasse. Il comprit que je ne voulais pas qu'il se ridiculise en rentrant bredouille d'une chasse. Alors que je m'apprêtais à partir il m'annonça :

- C'est dommage de gâcher un tel talent, vous ne trouvez pas ? Je pense sérieusement que vous auriez votre utilité dans l'armée impériale.

Sur le coup, je me fichai de cette proposition. Mais le futur ne fut pas très clément. Une épidémie tombe sur la région toucha, tuant la plupart des habitants de petits villages dont mes parents. Comme pour mon oncle, je tentai de faire mon deuil, mais je voulais m'éloigner de ce lieu. C'est pourquoi je partis à Tilesse en me rappelant des mots du noble.

Dans la ville, on ne remarque que moi à cause de mon apparence de sauvageonne. Cependant, ses compétences me permirent de faire bonne impression aux très exigeants recruteurs de la garde impériale qui avouèrent voir en moi une éclaireuse potentiellement très utile.

Je fus donc recrutée, mais avec conditions, notamment, celle de se rendre dans un temple de Ryna et Rany et de revenir quand je saurai parfaitement lire et écrire. En effet, une éclaireuse incapable de lire une note de consigne ou d'envoyer un rapport n'est guère utile. Moi et les études cependant, cela fait deux, mais j'affrontai vaillamment mon cauchemar et revint dès mon apprentissage terminé. J'avais fui avant que mes prospecteurs ne m'apprennent les mathématiques.

Aujourd'hui, je suis une éclaireuse de la garde impériale, mais je n'ai pas abandonné ma passion de la chasse. Je n'ai jamais rencontré l'empereur, mais je n'en ai pas grand-chose à faire.

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