Depuis son adolescence où il prit goût à la mer, Nickol se dévoue corps et âme à son plus grand projet : réaliser la carte maritime la plus précise qui soit! Cette carte, sur laquelle il travaille depuis des années, aura pour but d’indiquer toutes les routes maritimes du continent.  Toutefois, dans ce même objectif, Nickol doit voyager sur tous les océans pour tracer de sa main les courbes et les reliefs qui définissent les mers. Il n’hésite donc pas à s’embarquer sur les bateaux les plus louches et les plus miteux qui soit pour observer de ses propres yeux la grande bleu. Également, ayant étudié de nombreuses années le métier de marchand pour, à l’origine, hériter de l’entreprise de son père, Nickol est très doué en négociations. Il sait comment conclure les meilleures affaires et il est surtout passé maître dans l’art du mensonge et du léchage de bottes. Seulement, loin de vouloir développer sa propre entreprise, il n’utilise ce talent que très rarement, notamment pour planifier ses voyages en mer. C’est un homme de foi pacifique, poli, intelligent, courtois et très doux avec les femmes, ce qui lui a valu son surnom de « gentleman ».

Cependant, malgré qu’il soit plutôt populaire auprès de ces dernières, son histoire avec Juliette à fait de lui un homme quelque peu froid avec les dames en quête de son cœur. Il répond donc très peu aux marques d’affections que lui porte la gente féminine. De plus, à son grand découragement, il n’arrive pas à oublier son affection pour cette femme qu’il à autre fois aimé et qu’il aime toujours. On pourrait donc dire qu’il évite les relations plus intimes pour se protéger lui-même. N'empêche, il n'en reste pas moins qu'un tendre et sa grande passion pour les mers a de quoi lui remonter le moral lorsqu’il le faut. Aussi, il ne faudrait pas oublier sa plus grande qualité et son pire défaut : il est extrêmement perfectionniste, autant avec ses cartes qu’avec lui-même. Il ne s’exige ni plus ni moins que la perfection!

Plutôt grand, Nickol se situe environ une tête au-dessus de la moyenne. Il n'est pas particulièrement musclé, mais des années de voyage en mer lui ont donné un corps plus qu'acceptable. Son visage, relativement ordinaire, n'est pas particulièrement beau, mais n'est pas laid non plus. On le reconnaît facilement à son nez aquilin, sa large bouche, son fin menton et, surtout, à ses yeux profonds. La couleur de ses iris est tout simplement sublime avec son mélange unique de brun noisette et de vert émeraude. Seulement, sensible aux rayons du soleil, Nickol porte presque toujours ses verres teintés pour se protéger de la lumière. Plusieurs lui ont déjà reproché par le passé de masqué son regard, mais il n'en fait rien, préférant protéger ses pupilles pour ne pas perdre sa vue déjà fragile. Toutefois, avec sa démarche assuré, son aura d'expérience et son attitude corporel près de la « classe », il comble très amplement les quelques défauts physique que l'on pourrait lui reprocher.

Pour ce qui est de son hygiène générale, il est tout de même soigner. Il prend soin de s'habiller correctement et de s'occuper de lui-même. Presque chaque matin, il s'accorde quelques minutes pour raser son visage, brosser ses vêtements et coiffer sa longue tignasse confuse entre le brun et le noir. Ensuite, il rassemble ses cheveux en une mince queue de cheval et termine le tout en enfilant son immense bague dorée, cadeau qu'il a reçu suite à l'invention de son premier sextant. De plus, il n'oublie jamais sa dague, fine lame qu'il cache sous le cuir de sa botte. Il n'est pas particulièrement doué dans le maniement d'armes, mais la vie sur les bateaux lui a au moins apprit à se défendre correctement. Il préfère néanmoins les négociations et la fuite lorsqu'il peut évité le combat.

Tout juste sorti de l’enfance, Nickol, originaire du Duché d’Yliss, savait déjà son avenir tracé. En effet, fils du célèbre marchand Richard Firenza, il se devait de reprendre l’affaire familiale. D’ailleurs, il en avait bien l’intention. C’est pourquoi, durant une grande partie de sa jeunesse, il travailla d’arrache-pied pour atteindre l’excellence de son père. Également, durant cette période, à tant vouloir se parfaire, Nickol développa contre son gré sa nature perfectionniste d’aujourd’hui. Toutefois, son travail acharné porta très vite ses fruits lorsque, à l’âge de quinze ans, Richard invita son fils à l’accompagner lors de son prochain voyage. Nickol prit alors place à bord du « Mordoré », son tout premier bateau.

Une fois à bord, l’adolescent prit rapidement part aux réunions de navigation avec une énergie étonnante. En effet, peu importe ce que l’on pensait de lui, il n’hésitait pas à poser des questions, prenant même la parole à quelques reprises pour émettre ses opinions. Il était tout jeune, mais ces questions brillantes et ses opinions bien fondées lui attirèrent le respect auprès des employés de son père. C’est qu’il semblait passionné, le fils du patron! C’est pourquoi, après deux semaines à voguer sur les mers, un homme en charge du bateau s’attacha au petit Nickol et décida de l’initier à la navigation. Un évènement qui changea sa vie puisque, dès qu’il posa les yeux sur les cartes autour de lui, ses beaux yeux s’illuminèrent. C'était comme si la terre s'était soudainement arrêtée de tourner. Toutes ses cartes magnifiquement tracés, parfaitement appliquées sur leur parchemin vieilli par le temps. C’était un art. Le plus bel art qu’il n’avait jamais vu. Un chef d’œuvre.

Bien sûr, il ne prit pas sa décision tout de suite, trop désireux de succéder son père. Seulement, après une multitude de voyage en mer pour gérer le transport des bâtiments au nom de son paternel, Nickol se prit de passion pour la grande bleue. Toute cette eau qui semblait s’étendre jusqu’à l’infini… à croire qu’elle était maître de Sorëan. Souvent, lorsqu’il posait son regard sur l’horizon, il se demandait comment la mer pouvait-être si majestueuse, si puissante. Toutes ces cartes qu’il avait vues durant ses voyages ne lui rendait pas sa beauté. Avec le temps, il avait remarqué à quel point les cartes maritimes étaient bâclés, très souvent inexactes. Il voulait changer cela, créer une carte parfaite en l’honneur de sa passion. C’est donc à l’âge de dix-huit ans, malgré les objections et les menaces de son père, que Nickol pris sa décision : il allait devenir cartographe.

Déshérité et sans le sou, Nickol réussi tout de même à se trouver un boulot et un professeur convenables. Grâce à son talent de beau-parleur acquit durant les années au service de son paternel, il avait trouvé un vieux cartographe sans enfant prêt à lui enseigner son métier. Bien évidemment, les négociations n’avaient pas été simples, mais Nickol avait réussi à convaincre le vieillard de lui apprendre l’art des cartes. En plus, dans la même semaine, il s'était déniché un petit travail de vendeur à l’intérieur du marché populaire pour couvrir ses dépenses. Ces temps-là furent difficiles, mais le jeune homme avait bien investi son temps et son argent. Il eut donc assez de moyens pour débuter son tout premier voyage après seulement trois ans de dur labeur. Il s’embarqua alors sur « l’Épée d’Argent », navire marchant sur lequel il dessina ses premiers croquis et vit pour la première fois sa douce Juliette.

Juliette et lui se rencontrèrent pour la première fois sur le bateau. Puis, voyant qu’ils s’entendaient bien, les deux amis continuèrent à se voir après leur accostage au port d’Aigle-Marine. Les visites s’enchaînèrent à une vitesse folle et, durant cette période, les sentiments de Nickol devinrent clairs : il était fou amoureux d’elle. Un amour qu’il n’avait jamais vécu auparavant et qui, ma foi, le grugeait de l’intérieur. Juliette, à son grand désarroi, était déjà mariée à un autre. Il s’en voulait donc d’éprouver de tels sentiments envers une femme mariée. Seulement, lorsqu’il apprit qu’elle partageait elle aussi les mêmes pensées, la folie amoureuse s’empara des deux tourtereaux. Ils vécurent une relation secrète pendant plus de deux ans. Une relation qui dut s’arrêter brusquement lorsque Juliette tomba enceinte. Elle aimait Nickol, mais elle voulait le bien de l’enfant avant tout. C’est pourquoi, à l’âge de vingt-trois ans, Nickol se promit d’oublier Juliette. Il était toujours fou d’elle, mais pour le bien de tous, il devait la quitté. Cette décision lui laissa une profonde cicatrice. Une cicatrice qu’il garde toujours.

Aujourd’hui, Nickol est maintenant un homme d’âge mur. Il se consacre corps et âme dans ses recherches et ne s’en sors pas plus mal. Inventeur ingénieux, il est le fier créateur du sextant et compte plus d’une centaine de cartes à son actif. Il a également grandement participé à la fondation de l’Académie du Savoir en appuyant Hewine Arsion pendant plus de deux ans et ce, jusqu’à la fin du projet. Ce dernière lui a d’ailleurs offert une toute nouvelle loupe le jour où l’Académie fut officiellement mise sur pied. Il adore son métier et ne regrette pas une seconde la décision qu’il a prise lors de ses dix-huit ans. Il est très optimiste et poursuit toujours son but : créer la carte maritime la plus complète, la plus belle et la plus précise qui soit!