Un terme peut correctement définir cette harpie. Un terme simple : curieuse.
Zoria est une harpie relativement jeune, et qui s’émerveille d’un rien. Elle aime toucher, elle aime goûter, elle aime sentir. Elle n’a que peu conscience du danger…Enfin, sauf lorsque son instinct lui hurle de fuir où elle prendra alors ses distances et ses hauteurs. Mais il est fort probable qu’elle ne cesse pas pour autant d’épier. Comme attirer. A l’image d’un batricor face à l’or.

Néanmoins, elle n’en est pas moins dénuée d’intelligence. Zoria est capable d’apprendre. Elle assimile avec aisance les choses qu’elle voit, sens et goûte. C’est ce talent qui lui a permise de devenir une Chamane.
Si elle manque de sérieux, ou de retenue, il est certain qu’elle ne manque pas d’adresse dans les plantes. Et si son clan est surtout constitué de guerrière, elle n’en a cure. Pour elle, il n’y a rien de plus amusant que de tester toute sorte de chose et de s’amuser.

Le jeu. Tout n’est que jeu pour Zoria dont les yeux s’émerveillent facilement. Elle rie, danse, virevolte. Un brin de folie et d’innocence continue de vivre en elle. Se reproduire ? Elle trouve les humains marrants : ils réagissent de façon si étrange à certaines plantes qu’elle en rigole volontiers.
Non, la vie n’est qu’un grand prétexte à la découverte, au changement, à l’amusement. Rester à ne rien faire, c’est le pire selon elle. Autant la tuer ! Car oui, l’ennui est le pire ennemi de Zoria !

Et si son statut de Chamane la laisse assez privilégiée…son comportement ne fait pas d’elle la harpie la plus aimée qui soit. N’ayant cure de savoir qui est la plus forte, qui domine, Zoria s’exprime à sa manière. Son livre, ses cris, tout est un livre ouvert. Car elle n’a rien à cacher selon elle. Mais tout à apprendre.

Mine de rien, derrière son mètre soixante-trois : Zoria peut être qualifiée de « belle harpie ». Son visage a tout de celui de l’humaine…Un nez légèrement arrondi, des lèvres pulpeuses et de grands yeux d’une douce couleur dorée. Néanmoins, sa chevelure relativement massive, de couleur rosée, se parsèment de nombreuses plumes sur la longueur de son dos. Des plumes mêlant le jaune et son étrange couleur rose pâle. Mais si tout cela rappelle l’humain, à l’exception des plumes, le corps de la damoiselle ne trahit nullement son racial.

Un cou fin et dégagé. Des épaules assez fine donnant sur des bras relativement singulier. Si des parcelles de peau claire sont visibles, c’est surtout les nombreuses plumes et sa ramure d’oiseau que l’on remarque. Car ses ailes sont ses bras, contrairement à d’autres de ses consœurs. Juste, ses mains restent petites, aux doigts fins et délicats. Il lui arrive de trouver amusant de colorer les ongles de ses mains d’ailleurs. Une autre de ses excentricités…
Lorsque l’on revient à son torse, on remarque une paire de seins relativement petits, mais fermes, que les plumes bleues et rosées habillent avec élégance comme le ferait un vêtement humain. D’ailleurs, Zoria n’aime pas réellement les tissus et cuirs que les humains produisent. Elle trouve cela gênant, et bien trop fragile. C’est plus joli sur des morceaux de bois, ou sur des humains, que sur elle : oh que oui !

Ses plumes descendent comme un vêtement qui laisserait son ventre à l’air. Entourant son dos délicatement à l’image d’un « dos-nu ». Pour finir par englober le haut de son fessier, et le haut de son intimité. Intimité que des plumes rosées plus délicates, plus fines, cachent.
Car voilà, si de ses cuisses à ses puissantes serres elle a des plumes, la jeune harpie porte tout de moins un ensemble de cuir qui protège ses jambes fortes. Un présent que sa mère lui a fait, peu avant qu’une maladie ne l’emporte. A l’époque, Zoria était trop petite pour porter l’ensemble mais aujourd’hui, elle ne le quitte que très rarement : voir jamais.

Dans tous les cas, Zoria déroge de la règle de nombreuses chamanes se voulant être tatouée. La seule fois qu’on voulut le faire, elle hurla, se débattit et réussir à fuir avant de droguer les « folles » pour les endormir plusieurs jours d’affilés. Non mais, on ne la touche pas sans son accord !
Alors, elle se contente d’un bâton ornementé…qu’elle oublie régulièrement ici et là. Chamane ? Oui…Mais avant d’être la voix du Seigneur-Vent, elle est libre comme l’air.

Il y a de cela vingt-une années, sur la terre où les harpies ont trouvé refuge après leur exil, est née une petite harpie. Sa mère était une guerrière appréciée au sein du clan des Serres Sanglantes, et qui était parmi les favorites de la chef d’alors. Néanmoins, la petite harpie à naître, et ses couleurs flamboyantes, était relativement faible. Ce qui ressemblait, aux yeux de sa mère, à une tare fut attribué à l’esclave humain ayant fécondé la hargneuse Zaëlle, mère de Zoria.

Ayant dans l’espoir d’éduquer son enfant correctement, pour en faire une harpie dont le clan des Serres Sanglantes serait fier, Zaëlle se concentra à son petit poussin. Ce même poussin qui se révéla retenir les choses avec une facilité déconcertante.
Car rapidement, la guerrière compris que sa fille ne serait nullement une combattante, mais bien une érudite. Alors, elle mit tout en œuvre pour que la petite apprenne auprès des chamanes du clan. Ce qui s’avérait hardi, en raison du caractère dissipé de l’enfant ailé…ainsi que le fait qu’elle se lasse rapidement des choses.

Néanmoins, lorsque Zaëlle tomba malade et que Zoria vit, impuissante, sa mère périr…la petite fille resta attachée aux cuissardes de cuir de sa génitrice. Prise sous les ailes des chamanes, son avenir fut dés lors tracé. Elle n’avait nullement son mot à dire, ayant les capacités.
Farceuse, dissipée, rancunière : Zoria était et est restée une véritable teigne dans un sens. Un électron libre que peu de choses permet de contenir. Même sa loyauté au clan fut parfois remise en cause…mais le fait qu’elle apprécie Len’Kan, la trouvant amusante et la voyant comme une figure emblématique, a permis de dissiper des craintes.

Libre comme le Seigneur-Vent dans ses pensées, la harpie a déjà proclamé deux périodes de combat contre la chef. Deux combats que cette-dernière a conquis. C’est alors que l’étoile est tombée. A cette vue, l’esprit emplie de curiosité de Zoria s’est réveillée de l’ennui qu’elle ressentait. Une seule chose hante ses pensées : voir cette étoile qui l’attire inexorablement.
Ainsi, avec toutes les autres, elle a fait le voyage et aider à reconquérir les îles qu’étaient les leurs. C’est le moment de redécouvrir des terres ayant appartenu aux ancêtres. C’est le moment de voir ce que sont réellement les humains…et si Zoria n’a jamais voulu apprendre le sorëan avant ça, maintenant, elle est curieuse d’en apprendre plus. Toujours plus. Car le savoir, c’est la seule chose qui fait passer son ennui.

Mais, qui sait, trouvera-t-elle un objectif ou une volonté autre que la simple étude ? Elle ne demande que ça : aller de surprises en surprises. Tout simplement !

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