C'est une femme reconnue pour son calme et sa diplomatie. Elle a une tendance aux positivisme et à la réflexion, préférant les discussions aux hurlements pour régler un conflit. Épouse loyale, à défaut d'être totalement fidèle, elle est surtout une mère aimante et tendre. Ses enfants sont les plus beaux joyaux du monde. Ils sont sa fierté et elle n'hésite pas à la dire, sachant toutefois rester sur ses décisions, ce qui est une bonne chose avec un mari qui a tendance à trop vouloir les gâter. Elle ne s'impose pas, mais ses propos ont souvent reçu un bon accueil, surtout avec le temps. Elle a finit par se faire connaître par la justesse de ses décisions militaires et peu sont ceux qui osent encore ouvertement la critiquer en tant de femmes, probablement plus par peur du mari que de Luna. Si elle avait cru, jeune fille, que la stratégie militaire était l'amour de sa vie, la trentaine la fit découvrir légèrement romantique, découvrant un amour adultère avec le demi-frère de son époux. Rongée par les remords, elle ne s'en ait confiée qu'à une seule personne, Magnus lui-même, qui pourtant à sembler totalement ignorer la détresse de sa femme à se sujet. Ignorant quoi penser à se sujet, elle reste encore à se jour inquiète, le coeur battant, mais ne sachant si elle devrait confronter Gerold ou l'éviter.

Femme accomplie, Luna représente une certaine fragilité dans son apparence lorsqu’elle est aux côtés de son époux. Elle paraîtrait presque minuscule d’ailleurs, si elle n’usait pas de subterfuges discrets qui lui donnent la présence requise pour son statut de maître-stratège. En effet, qui écouterait la minuscule femme dans une pièce remplie d’hommes en armure, fourrure épaisse et musculature pratiquement difforme? Portant des sandales de bois à larges semelles qui lui donne un bon deux pouces de plus, elle est constamment enveloppée dans différents vêtements, apparentés aux kimonos asiatiques de la Terre. Entre 3 et 6 couches de vêtements augmentent sa carrure, lui donnant un air beaucoup plus imposant qu’il n’y paraîtrait. En dessous, une femme de taille bien normale y est, son mètre soixante en fait une femme de grandeur correcte, bien qu’il lui manque quelques livres pour sa grandeur. L’encolure de ses vêtements permet cependant que sa tête ne paraisse pas ridiculement rétrécie. Son corps n’est plus d’une première jeunesse, bien qu’elle ne soit pas bien vieille non plus, l’accouchement de son plus vieux et des jumeaux ont laissé des traces sur son corps. Les hanches élargies par l’enfantement et quelques marques d’étirement de la peau sont visibles sur son bas ventre. De longues jambes maigres ont cependant une force étonnante par l’équitation fréquente et les longues séances debout dans les rencontres militaires. Ses bras sont également fins et se terminent par de douces mains. Encore là, présumer qu’il n’y a nulle force serait sous-estimé la force d’une mère qui a eu des jumeaux à porter, en même temps, pour calmer des terreurs nocturnes dans leurs jeunes années. Ses cheveux sont généralement remontés en une sorte de chignon dont quelques mèches n’y parviennent pas à y rester. Sa chevelure est blonde comme le blé et une légère teinte de vert persiste continuellement dans sa frange. Son visage est généralement sérieux, mais avenant, démontrant un calme et une maîtrise de soi parfaite en toute circonstance. Ses yeux sont de la couleur des lunes dans le ciel sans étoiles, d’un bleu mauve qui démontre tout l’amour d’une mère. On la voit souvent également avec un éventail de plumes à la main, s’éventant pour un peu de fraîcheur à la nuque, le seul endroit où elle semble avoir chaud, étant plutôt frileuse par nature, mais dont les vêtements lui permettent de la protéger des courants d’air. Une chose qui attire certainement le regard sur Luna est la présence du bijou incrusté dans son front. Il s’agit d’une pierre précieuse, petite, mais d’une perfection certaine qu’elle eut peu après son mariage. Une sorte de tradition maternelle lorsque la fille quitte sa mère qui s’est perdue déjà dans bien des familles, mais que Luna approuva de conserver. En l’absence de fille, la tradition risque bien de mourir avec elle.

Luna Vornel est née dans le comté de Vornel, sous la direction du Marquis de Sventyr. Deuxième enfant, elle n’était pas destinée à hériter du comté, mais simplement à épouser quelque noble voisin en signe de bon engagement. Déjà, calme dès son jeune âge, elle apprenait rapidement et avec une curiosité saine. Elle fut confiée d’abord à quelques précepteurs pour lui apprendre ce que toutes jeunes filles doivent savoir tels l’étiquette, le savoir-faire de la cour, la gestion d’une maison et de son personnel, etc., mais en grandissant, ce n’était pas suffisant et c’est à l’âge de 12 ans qu’elle entra sous l’éducation des prêtresses des lunes, apprenant les sciences complexes, l’écriture et la lecture et les calculs. En fouillant dans la grande bibliothèque, elle tomba sur un traité de stratège militaire et ne put en démordre pendant deux semaines, le lisant et le relisant sans cesse. Elle débuta alors à rédiger elle-même différentes stratégies, mais sans voir des combattants en action, il lui était parfois difficile de bien calculer et si quelques erreurs étaient faites, elles se corrigeaient très bien.

En quelques mois, elle accompagna le capitaine de la garde de son père, observant les pratiques de combats armés de différentes armes et les combats à chevaux et eut la chance une fois de voir un combat aérien avec les aigles-rocs, en voyageait plus à l’intérieur du duché. Elle remplit de nombreux cahiers de notes et parvint à l’occasion de donner des directives pertinentes aux corps d’armée de son comté. Les années passant, elle continuait à se promener d’armée en armée dans le marquisat de Sventyr et il arriva qu’elle fût invitée à une rencontre sous la tente de différents chefs d’armée du duché. Observant la carte sur la grande table alors que les hommes discutaient entre eux, elle bougea sans un mot tout un corps de cavalerie, puis des archers, puis chacune des troupes se retrouvait dans des positions fort différentes du départ. À un moment, l’un des chefs lui prit le bras, le souvenant en lui demandant ce qu’elle faisait. Sans sourciller, elle l’observa calmement.

— La stratégie de Rise me semblait plus appropriée que celle placée d’abord pour une attaque à cheval du sud...

L’étonnement, et surtout la véracité de ses propos, arrêta les conversations dans la tente. Puis, il y eut un éclat de rire, un rire profond, mais sincère. La voix d’un grand et fort homme à la crinière de feu se fit entendre après ce rire.

— Je l’aime bien cette petite!

S’inclinant bien bas en digne révérence, elle avait un grand sourire d’avoir eu la chance au moins d’avoir plu, par son intelligence, à son seigneur, le Marquis de Sventyr. Malheureusement pour Luna, les rencontres avec les armées tiraient à leur fin, car à l’aube de ses 16 ans, son père la rappela auprès de lui à leur manoir et lui imposa de rester à la maison, le temps qu’il puisse négocier sa main avec quelques nobles du duché, peut-être même d’un duché voisin qui sait, pour unir les deux familles. Si recluse dans sa chambre elle fut, elle n’en arrêta pas moins d’écrire à nouveau des idées d’attaques, de contre-attaques et de défenses. Il ne lui restait plus que l’espoir que ce ne serait pas ses derniers écrits à ce sujet.

Il semble que Solyma l’ait entendue puisque durant le mois de la foudre, l’on cogna à la porte de la résidence Vornel. Si de tous les prétendants possibles, il y en avait bien un que le comte Vornel ne s’attendait pas à recevoir, c’était bien son seigneur, le marquis Sventyr. Il s’était présenté en personne, sans escorte et sans atours, dans toute sa grandeur. Du haut des marches, Luna observait ce géant qui discutait au salon avec son père. Le marquis était en âge de pouvoir même être son père à elle, mais elle n’en avait cure. Elle savait, pour l’avoir rencontré une fois, qu’il était sans nul doute la seule personne qui lui permettrait de poursuivre ses études et même mettre en pratique ses recommandations. Quel père refuserait sa fille à son seigneur? Les noces furent prévues pour le mois suivant.

Le mariage fut grandiose. Le duc d’Huss assista d’ailleurs à la cérémonie, bénissant le couple d’une longue vie riche et une forte descendance. Lorsque son père l’a remise au bras du marquis, elle qui semblait si petite à ses côtés, elle lui offrit un magnifique sourire et discrètement, lui murmura un « merci » que lui seul put entendre et surtout comprendre. La brute et la belle comme beaucoup les ont surnommés, mais ils ne pouvaient cependant comprendre toutes les subtilités et surtout les liens qui unirent les deux personnes. Elle découvrit un mari respectueux et honnête, que la droiture et l’honneur avaient tout pour plaire à la jeune femme. Il l’encouragea dans ses études, lui offrant les meilleurs stratèges pour qu’elle puisse à son tour offrir toutes ses connaissances à ses troupes. Si à quelques reprises, certains conseillers du marquis firent des remarques sur sa présence dans les rencontres militaires, Magnus s’assura de leur faire fermer la bouche et déclara son épouse comme stratège officiel du marquisat.

Luna fut un vent de fraîcheur dans la demeure du Marquis. Bien que très intellectuelle et à l’affût des avancements militaires, elle restait une femme avec ses caprices et douceurs. Un certain raffinement de cuisine et une petite décoration des salons et salles à manger se firent sans trop de restrictions. Elle sut cependant ne pas outrepasser ses limites et n’intervenant jamais dans la décoration du bureau de son époux. De même, son bureau personnel était plutôt sobre si l’on omettait les nombreux livres et les cartes qui en parsemaient l’espace.

Discutant avec l’un des conseillers militaires, quelques semaines après son mariage, un malaise l’a prise et elle tomba sans conscience au sol. Le conseiller s’écriant fit appeler rapidement le soignant et l’époux. Fort inquiet pour son épouse, Magnus faisait les cent pas devant la porte close de leur chambre, attendant le résultat du médecin. Le soulagement, puis la joie le firent rugir de bonheur d’apprendre, qu’il ne s’agissait là que d’un évanouissement suite à la nouvelle condition de son épouse : elle attendait un enfant.

— Ma chère, vous devriez rester au lit, voilà, et confortablement, et...
— Magnus, je dois simplement rester assise plus souvent, je n’ai pas besoin d’être alitée à ce point...
— Mais...
— Je ne suis pas aussi faible que mon corps le laisse penser.

Lui offrant ce sourire qui lui faisait comprendre que c’était le dernier mot, Magnus dut la laisser quitter la chambre, bien que s’inquiétant à chaque instant qu’un incident la blesse ou que l’enfant ne soit pas à terme, elle était si petite! Continuant ses études durant sa grossesse, elle parvient à terminer ses études à quelques jours de l’accouchement. Bien que celui-ci se déroula sans encombre, nombre de soignants avouaient que l’enfant était si petit qu’il ne survivrait peut-être pas très longtemps. Faisant fi de tous ces commentaires, Luna prit grand soin de son petit Sigfrid. Entêtée dans sa famille comme dans les stratégies militaires, elle fournit une très bonne éducation à son fils, qui apprenait très rapidement. Malgré sa faible carrure, sitôt qu’il sut tenir une épée de bois, son père et quelques gardes jouaient avec lui à combattre. Il n’avait malheureusement pas ce talent au grand désespoir de nombreux conseillers. Si Magnus ne démontra jamais du découragement à ce sujet, Sigfrid avait bien du mal à rester sûr de lui. Il n’y avait que les moments de lecture ou lorsqu’il allait à la pêche avec sa mère qu’il semblait avoir plus de confiance en lui. Si Luna remarquait bien que son fils ne serait jamais un combattant, elle se voyait plutôt mal de l’annoncer à son époux, et elle n’eut fort heureusement pas à le faire...

Alors que leur fils avait 6 ans, il semblait si découragé des combats que même soulever une épée devenait pénible. Au début, cela ne semblait qu’un caprice d’enfant, mais lorsque Magnus s’aperçut que lui-même ne pouvait soulever l’épée de bois, son regard changea et un grand sourire traversa son visage, ce qui pouvait faire peur au petit garçon qui ne comprenait pas ce qui se passait. Le lendemain, assis sur le lit de sa mère pendant qu’elle lui brossait les cheveux, elle lui expliqua ce qui s’était produit.

— Ton père a écrit à la Tour des Mages. Tu pourras y lire toutes sortes de choses encore plus fascinantes que les livres à la maison et l’on t’apprendra à utiliser la magie qui est en toi.
— Mais je vais être loin de vous?
— Tu pourras toujours venir à la maison. Que tu deviennes mage ne change pas le fait que tu es mon fils et que je suis ta mère.
— Et papa?
— Papa est très fier de toi, tu es son fils.
— Mais je ne suis pas un combattant! Et je ne pourrai pas devenir marquis!
— Cela n’a aucune importance, ce ne sont que des titres. Au plus profond de ton cœur, tu es Sigfrid Sventyr, premier mage de la famille Sventyr. Tu vois, ça sonne impressionnant!

Un grand sourire qui achevait les troubles de l’esprit de Sigfrid. Son départ laissa cependant un grand vide pour Luna, mais elle comprenait la nécessité pour lui de se rendre à la Tour des Mages. Les premiers jours furent difficiles pour Luna. Puis les jours devinrent des semaines, puis des mois, jusqu'au jour où elle entra en trombe dans le bureau de son époux, alors en réunion avec l'un de ses vassaux. Les deux hommes se levèrent, peu accoutumés, surtout Magnus, de voir Luna interrompre ainsi une rencontre officielle. Son large sourire et sa main sur son bas ventre ne cachèrent pas la nouvelle bien longtemps et la demeure vibra sous le rugissement bienheureux de Magnus, à nouveau père. Ce n'est que quelques temps plus tard, à quelques semaines de l'accouchement que Luna sut au plus profond d'elle-même que ce n'était pas un seul enfant, mais deux qu'elle attendait. Une légère crainte voila la fin de sa grossesse, dans la peur que les deux enfants se battent pour la régence du marquisat. Son époux la rassura bien souvent à ce sujet, mais lorsqu'une femme enceinte à une idée en tête, surtout dans le cas de Luna, même Magnus ne pouvait pas la faire démordre.

Quelques années plus tard, alors que Sigfrid avait 13 ans et les jumeaux 6, un grave accident chamboula le royaume. Le décès de la famille royale toucha particulièrement Luna, qui avait été occasionnellement invitée par la reine à différentes soirées. Les deux femmes avaient environ le même âge et leurs aînés était né la même année, la plus jeune étant légèrement plus vieille de les jumeaux. Lors de la cérémonie, Luna pleurait en serrant ses propres enfants contre elles. Si toute la retenue avait fichu le camp, personne ne pouvait lui en vouloir. Elle ne sait combien de fois elle leur murmura qu'elle les aimait de tout coeur. Magnus resta auprès d'elle, l'épaulant. La suite des événements sembla déboulé par la suite : écrasement d'une étoile dans les terres impériales, qui se révéla être un vaisseau habité, les attaques des harpies dans le sud du continent et le déclenchement de la guerre entre les duchés. Souvent convoquée, elles ne sembla plus avoir une seule minute de répit pour elle, entre l'éducation des jumeaux, ses tâches de maîtresse de maison et les réunions militaires. Elle s'investit à plein dans tout cela, obnubilée par son travail jusqu'à ce qu'elle craque... à cause d'un regard de son beau-frère.

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