C’est profondément honorée que j’ai pris connaissance de votre lettre. Il me flatte de savoir que la réputation de ma famille dépasse les simples frontières du duché d’Ylliss.

Je trouve votre souhait de fournir une parcelle de sa terre natale à votre fils, fusse t-elle une simple représentation figée, adorable. La lente décrépitude de la mémoire de notre passé est invisible et frappe lorsque l’on s’y attend le moins. Rien n’est plus plaisant, ni réconfortant lorsque l’on est loin des siens,  que de pouvoir se rappeler de doux souvenirs au simple regard posé sur une œuvre.

Aussi, comme je suis certaine que vous garantissez ma sécurité et ma liberté, et ce malgré les troubles qui agitent notre royaume, je vous propose d’accompagner en votre fief un ou deux artistes prometteurs. Je pourrai ainsi faire votre connaissance et vaquer à des affaires que j’avais reportées pour des raisons évidentes, pendant que les doigts de fées de mes compatriotes s’évertueront à créer cette part de Sventyr chère à votre cœur.

Le temps est clément et les harpies encore peu entreprenantes, aussi je souhaite ne pas retarder plus que nécessaire ce voyage. Vous me trouverez à vos portes, si les dieux prêtent sureté à mon voyage, sous les deux jours suivant la réception de cette réponse.

Guettez les cieux, mes amis et moi-même arriveront portés par des aigles-rocs.

Dans l’espoir de vous rencontrer bientôt Sire, je vous adresse mes plus sincères salutations.

Vicomtesse Maribelle Skalka