Psychologie & Physiologie
“ - Il n'est plus grande fierté pour un père que d'avoir vu son enfant aussi éveillé à un âge si tendre qu’était le sien. Il m’est difficile d'être objectif, mais d'aussi loin que se portent mes souvenirs, elle a toujours été d'une nature volontaire, posée et réfléchie. Bien sûr, elle a son caractère, qu'elle doit tenir de sa mère soit dit en passant. Il lui arrive d'être bornée, mais malgré cela, elle entend toujours la voix de la raison. C'est le trésor le plus inestimable à mes yeux.
Marquis Nein Laird ”
“ - Les yeux ne voyant pas toujours l'âme d'une personne, mais le cœur trouve toujours. Ma délicieuse enfant avait un souci d'ordre relationnel. Nombreux furent ceux qui la jugèrent pédante, glaciale, hautaine, ou tout simplement inhumaine, tout ceci uniquement dû à son regard trop calme et perçant pour une enfant.
Elle était juste en avance sur son âge. Comprenant elle acceptait les choses dans leur globalité, d'une manière crue et sans artifices. N'attendez pas de moi que je vous dépeigne mon enfant comme vous l'entendez. Elle a un cœur plus pur qu'un ciel sans nuages.
Marquise Nein Laird ”
“ - Bien que reconnue maintenant comme Mage, elle reste pour moi, l'épine dans ma chair qui gratte, la présence qui gêne et dérange dans mon ombre. Mon jugement est, je le concède, vicié, ayant plus qu’à mon tour fait l'objet de ses manifestations aussi bien imprévues qu'étranges. Elle reste pour moi, ses yeux figés qui me suivaient, peu importe le lieu où je me rendais. Ce sentiment, qu'elle portait sur moi un jugement impartial et sans appel sur ma personne, cela ne s'est d'ailleurs pas arrangé en grandissant. J'aurais sans doute dû faire l'éloge de ma sœur qui, dans les faits, ne m'a jamais fait le moindre mal, mais elle me dérange de par sa propre existence. Bien que je sois l'héritier du titre familial et que nous soyons jumeaux, elle reste la Mage. Celle bénie des dieux, je ne peux réfréner cette jalousie inexplicable qui me ronge à son encontre. Plus je la sais loin de moi et mieux, je me porte.
Armin Nein Laird ”
“ - Je me souviens de cet oisillon apeuré par son don, cachant derrière un regard imperturbable une profonde détresse. Des parents craintifs ainsi que le rejet d'un jumeau n'aident pas pour le bon développement d'un enfant. Bien que je ne sois pas devenu son Maître, je l'ai toujours suivie, la regardant grandir de loin. Son acharnement, sa volonté, sa détermination forcent le respect. Il est toutefois déplorable qu'une si gentille fille fût obligée de se construire une carapace pour être tranquille. Son air indifférent lui donne une allure hautaine dont elle a appris à faire usage pour son propre bien. Une essence de douceur dans un écrin de glace voilà ce qu'est Namira. Ça, doublé d'une tête de pioche au grand dam de son maître, d'après ses dires.
Mage Gordon Kamu ”
Namira est donc une femme douce et gentille, farouche et aventurière pour certaines choses qu'elle cache sous une carapace d'indifférence et de calme portant ce masque en permanence depuis bien trop longtemps maintenant.
*****
“ - Il faudrait être fou ou bien aveugle pour ne pas voir la grande beauté de la fille du Marquis Nein Laird. Ses yeux en amande renferment les couleurs d'un coucher de soleil embrasé. Sa longue chevelure semble avoir capturé la voie lactée où les reflets des deux lunes brillant inlassablement. Sa silhouette est gracieuse et voluptueuse. Il m'arrive encore de me surprendre à la suivre des yeux lorsqu'elle déambule au gré des couloirs de la Tour. Je me rappelle l'enfant gracile qu'elle était en arrivant, toute vêtue de blanc, aujourd'hui, ne reste de ce souvenir que l'allure droite et impériale, le blanc s'est mué en un bleu outremer. Elle n'a nul besoin de parure pour illuminer un lieu de sa présence, et lorsqu'elle orne son cou de cygne, elle n'en est que plus divine. Bien que ne dépassant sans doute pas le mètre soixante-sept, elle donne l'impression d'être toute en jambes, aussi gracieuse qu'une biche. Si belle soit-elle, c'est ce qui la rend si distante et pourtant si désirable.
Apprenti mage Caled Pitcher ”
“ - Cette garce est d'une beauté insolente et cela me coûte de le dire. J'aimerais mieux m'arracher la langue, pourtant, je ne peux le nier. Il n'est pas difficile de deviner où la demoiselle se trouve, il n'y a qu’à suivre la trace de bave de ces messieurs. Je pourrais la détester et la haïr, si elle s'était servie de cet atout pour arriver à ses fins. Mais à première vue, il est difficile de trouver grâce aux yeux de l'ancienne petite marquise. Les nobles sont bien trop gâtés par les divinités et leur rang social. J'aurais aimé que ses cheveux soient ailes de corbeau et semblable à de la paille, à côté de ça, ils semblent être de lait et aussi souples et brillants que de la soie. Elle aurait pu être taillée comme une fiole-ballon, mais non, il faut qu'elle soit en forme et tout en forme. C'est inadmissible, sa seule vue me fait complexer. Heureusement que son caractère rectifie le tir. Peu sont ceux qui se risquent à frayer réellement avec elle. Si belle sois-tu Namira, tu n'as nul ami!
Mage Sitar Oerba ”
“ - Je me languis de ses iris de miel, de sa chevelure de nacre. Je rêve de sa peau aux reflets cuivrés, de sa voix suave, aguichante et délicieusement roque pour une femme, sans parler de ses lèvres pulpeuses purpurines. Sa poitrine voluptueuse semble si ferme au toucher que la simple idée de la caresser m'émoustille les sens. La courbe de ses hanches est un appel à la débauche si bien que je me damnerais volontiers dans l'enfer de ses formes. Les toilettes qu'elle porte, aussi simples soient-elles, épousent toujours son corps à la perfection. Lorsque je la vois ainsi, il me vient des envies que la décence me défend de détailler ici. Je soupire de la revoir un jour dans ma modeste baronnie même si je doute que mon épouse soit du même avis.
Baron Erly ”
“ - Namira est une jeune femme qui ne passe pas inaperçue. Plutôt grande, fine et élégante, elle en impose par sa simple présence et les gens se taisent à son approche. Elle possède de beaux cheveux aussi blancs que la neige et une peau qui paraît douce au toucher. Les tenues qu'elle choisit mettent toujours son corps en valeur et elle possède un port de tête digne de celui d'une reine. C'est vrai que j'ai l'air de l'admirer et c'est assez vrai, j'aimerais avoir son assurance.
Je l'ai souvent vu de loin et je ne lui ai parlé que de rares fois, mais je n'ai pas oublié ses beaux yeux dorés. Elle paraissait distante et inaccessible, mais le peu de fois où j'ai pu l'approcher, j'ai remarqué qu'il s'agissait surtout d'une impression.
Mage Rafaël Peyredragon ”
A l'unanimité Namira est une belle femme, de celle que l'on ne voit naître que très rarement dans une famille. Elle a beau avoir la beauté d'une image iconique elle ne semble pas en abuser plus qu'elle ne le juge nécessaire.
Biographie
An de grâce 1555, trente-deuxième jours du mois de l'eau" - Apportez de l'eau chaude et des linges propres gottferdom!!! "
Deux servantes et le guérisseur du coin s'activaient au chevet de la Marquise de Nein Laird. Elle était grosse de six mois, mais on lui en aurait facilement donné trois de plus tellement son ventre était imposant. Son époux attendait dans la grande salle avec la belle-famille, faisant les cent pas, il se rongeait les sangs, ne pouvant réussir à avoir la moindre nouvelle de son épouse. C'était sa première grossesse et elle ne lui avait pas donné encore d'enfants depuis leur mariage il y a de cela deux ans. Tous deux étaient jeunes, il avait vingt ans, et elle en avait dix-huit, il se rassurait en se disant qu'elle était en bonne santé, mais quand même, ce ventre, ce n'était pas normal.
Survint le moment fatal où les cris de la future mère brisèrent le silence monacal de la demeure familiale des Nein Laird. Lorsqu'il se décida finalement à monter pour enfoncer la porte, et gare à celui qui l'en empêcherait, celle-ci s'ouvrit sur le guérisseur. Il avait les traits tirés et lorsqu'il leva ses yeux délavés vers le futur père, celui-ci crut qu'il allait mourir d'apoplexie tant il retenait son souffle. Il lui tapota l'épaule, un sourire fugace sur les lèvres avant de s'effacer avec les bonnes.
Là, allongée sur le lit, son épouse épuisée par les heures interminables de lutte pour essayer de donner la vie. Ses cheveux en bataille, poisseux de sueur, lui collaient au front, mais elle avait les airs d'une sainte. Accrochée à ses seins, qu'elle ne fut pas sa surprise en découvrant l'inimaginable. Deux petits corps enveloppés dans des linges pour les préserver des écarts de température tétaient goulument.
Tous deux avaient un léger duvet blanc sur le crâne. Ils semblaient si fragiles. Heureux, comblé et rassuré, il tomba à genoux aux côtés du lit, serrant délicatement la main de son épouse dans la sienne. Elle venait de lui offrir le plus beau de tous les présents. Un héritier et une héritière.
An de grâce 1559, septième jour du mois du Vent“ - Armin, Namira venez par ici les enfants, nous allons aller prendre l'air dans le parc. ”
Lami, la nourrice, emmenait régulièrement les jumeaux respirer l'air pur de l'extérieur. Elle disait souvent qu'il n'était pas bon pour des enfants de rester enfermer. Aussi, deux heures par jour, elle leur imposait cette sortie. Si pour Armin, c'était toujours une corvée, il n'en était rien de Namira. Elle semblait apprécier au plus au point chacune de ses sorties.
Ce jour-là, il faisait beau, un soleil d'or et un ciel d'azur sans le moindre nuage à l'horizon. Le temps était frais, et les enfants portaient leur capeline de laine perle ce qui mettait leur chevelure d'argent en relief. Lami était réellement fière de ses deux bambins, ils étaient vifs et éveillés. Tout deux marchait parfaitement et faisait des phrases construites même si la jeune héritière n'était pas d'un naturel loquace, son frère se chargeait bien volontiers de tenir une conversation pour deux.
Assise dans le champ de fleurs de prés, elle les regardait jouer tranquillement jusqu'à ce qu'Armin recule avec une expression de frayeur sur le visage.
“ - Armin mon enfant que ce passe t-il ? ”
Il ne répondait pas ne pouvant détacher ses yeux de la silhouette de sa sœur. Alertée, la nourrice se redressa et en quelque foulée rompue la distance entre eux.
Ce qu'elle vit la terrifia. Sous les pieds de la demoiselle et dans ses pas, les herbes avaient poussé, les fleurs avaient éclos. Namira leva vers elle ses grands yeux imperturbables ce qui lui glaça l'échine. Elle si souriante et pleine de vie, venait de se transformer en bloc de glace. Par réflexe, elle attira Armin contre son sein et partit en courant jusqu'à la demeure familiale avec l'héritier pour alerter ses maîtres.
An de grâce 1560, trente-deuxième jour du mois de l'EauL'ambiance avait totalement changé dans la demeure des Nein Laird depuis le jour fatidique où la jeune fille de la famille avait fait la découverte de ses dons. Son frère, son propre jumeau l'avait totalement répudié, il avait scellé ces paroles en se faisant couper les cheveux très courts pour ne plus ressembler à sa sœur - bien qu'il est les yeux d'une couleur différente - quant aux parents de l'enfant, ils restaient présent mais semblaient éviter de rester trop longtemps dans la même pièce qu'elle. Même Lami sa nourrice avait arrêté de s'occuper d'elle. Une bulle de silence et de crainte, c'était former autour d'elle.
Bien que tout soit changé, il restait qu'aujourd'hui était un jour spécial, on avait fait préparer deux gâteaux pour l'occasion, la famille avait refusé d'être en présence de l'enfant dont les dons étaient incontrôlables, il n'y avait donc que ses parents, son frère et quelques domestiques.
“- Mangez mes chers petits, mangez, vous devenez, de plus en plus, grands. Il me semble que c'était hier que votre mère vous avait mise au monde et que je vous tenais dans mes bras tous deux. ”
BAM BAM BAM
On tambourinait à la porte. Le silence s'était fait dans la salle à manger, alors qu'une servante s'effaçait pour laisser un homme d'une grande stature, capuchonné de brun de la tête aux pieds, entrer. Son manteau frôlait les dalles de pierres taillées tout en laissant un fin filet d'eau dans son sillage. Son bâton de marche rythmait chacun de ses pas jusqu'à la table où tous les protagonistes semblaient avoir retenu leur souffle. Dame Nein Laird avait enserré le poignet de son époux et lui lançait un regard plaintif alors que celui-ci avait posé sa main sur la sienne se voulant rassurant.
“- Bienvenu voyageur à qui avons-nous l'honneur ?
- Mage Gordon Kamu. Vous savez, je suppose, pourquoi je me trouve ici Marquis Nein Laird ?
- ... Je le crains oui. Pourriez-vous attendre que nous terminions leur repas d'anniversaire ? Peut-être voulez-vous vous joindre à nous ?
- Volontiers. ”
Le mage s'était installé à côté de Namira qui l'observa un instant de ses grands yeux d'or, comme si elle essayait de le sonder, avant de couper une tranche de son gâteau et de la mettre sur un morceau de papier puis de le tendre au Mage. Pour la première fois depuis pratiquement un an, une personne avait consenti à s'asseoir à ses côtés. Elle ne manifesta pas pour autant une quelconque expression de joie et mangea silencieusement le reste de son dessert. Une fois terminé, elle se leva, demanda poliment à sortir de table et rejoignit le jardin après avoir enfilé sa cape. C'était pour elle un des seuls endroits où elle se trouvait en sécurité.
Dans la salle, une fois que Armin fut sorti, l'atmosphère ne fut plus du tout la même. Bien que Gordon n'élevât pas la voix, le ton était donné et fortement perceptible.
“- Votre enfant a été béni des dieux et c'est ainsi que vous la traitez ?
- Je ne vous permets pas ! Elle n'a jamais manqué de rien !
- Juste de la chose la plus essentielle pour la croissance d'un enfant...D'amour. Vous la fuyez!
- Je, vous en prie ne prenez pas ma fille !
- Je suis désolé Marquise, mais je suis là pour elle, pour l'aider et pour la guider.
Si vous le désirez je peux vous dédommager en vous versant un tribut.
- Il ne s'agit pas de cela Mage Kamu, c'est ma fille.
- Désolé. ”
La main de son époux se posa sur l'épaule de sa femme qui tourna vers lui un regard à la fois furieux et suppliant. Il la prit dans ses bras tout en inclinant la tête à l'adresse du Mage.
“- Quand comptez-vous l'emmener?
- Demain, je remonte dans les terres de Shana. Je la prendrai donc avec moi pour la conduire à la Tour des Mages. ”
An de grâce 1560, trente-troisième jour du mois de l'EauLe cheval du Mage avait été sellé, un autre avait été préparé avec des vivres et les quelques affaires de la petite, indispensables pour le voyage. C'est-à-dire quelques affaires de rechanges et quelques pièces pour les aider dans leur voyage. Lorsqu'elle sortit de la maison, elle était toute vêtue de blanc, une hermine aux yeux de miel. Lorsqu'elle posa son pied sur le sol meuble, la terre sembla gronder faisant écho aux réels sentiments de l'enfant. Elle regarda sa famille tasser les uns contre les autres sur les marches de granite. Son frère n'avait même pas daigné sortir pour lui faire ses adieux.
De nouveau, la terre gronda, faisant piaffer les deux équipés. Elle porta son attention sur cet homme qu'elle ne connaissait que de la veille qui lui tendait la main. Cette main tendue qui signifiait alors tellement pour elle. Lentement, les grondements diminuèrent jusqu'à cesser lorsque ses doigts furent emprisonnés dans ceux du mage, qui la souleva du sol pour la poser sur son cheval.
“-Yah! ”
Ce fut la dernière image de la petite Namira que ses parents gardèrent en mémoire.
An de grâce 1572, vingtième jour du mois de la FoudreLes couloirs étaient bien agités pour une fin d'après-midi. Les cours n'étaient pas encore tous terminés. A dix-sept ans maintenant, elle avait pratiquement achevé sa formation. Bien qu'elle eut appris à maîtriser l'eau et la foudre par-delà en passant outre son domaine de prédilection, il lui restait encore à perfectionner sa maîtrise du vent et à comprendre celle du feu. Elle n'était jamais avare de travail et cherchait toujours la perfection, aspirant un jour pouvoir devenir une archimage, aussi il n'était pas rare de la voir à des cours supplémentaires ou déambuler du côté de la bibliothèque comme ce jour-ci.
Une jeune fille se faisait malmener par deux apprentis. Ses affaires avaient été éparpillées par certains. La pauvre essayait tant bien que mal de récupérer un Nulith qui était maintenu en l'air. Un spectacle déplorable qu'elle trouvait toujours déplacé dans ce havre de savoir et de connaissance. En temps normal, elle aurait passé son chemin, contournant ce spectacle déplorable par les arches, mais l'un des deux faquins avait décidé de mettre feu aux notes.
Sans prévenir, une douce pluie fine s'abattit sur les deux troubles fêtes, étouffant dans l'œuf le début d'incendie. D'un pas lent et calme, elle traversa le couloir où ils se trouvaient. Le calme était désormais maître des lieux. Elle tendit la main en direction de l'animal effrayé et celui-ci sembla descendre lentement jusque dans les mains de la jeune demoiselle.
Par-dessus son épaule, elle jeta un regard presque méprisant aux deux adolescents, laissant le silence s'épaissir d'avantage.
“- Votre nom et celui de votre maître référent. ”
La voix était calme, mais le ton autoritaire qui ne souffrait aucun commentaire.
“ - Apprenti Ran sous la tutelle de Maître Stern
- Apprenti Maskarr sous la tutelle de Maître Santo”
Le temps qu'elle passa à les observer sembla incroyablement long. Son regard semblait les juger et les condamner purement et simplement.
“- Vous devriez avoir honte de vous. J'en référerai à Maitre Stern et Maître Santo. Si vous avez ne serait-ce que le moindre problème, je vous conseille de venir me voir directement. ”
Un dernier regard de glace avant qu'elle ne se tourne vers la jeune fille.
“- Quel est ton nom ?
- Apprenti Rafaël , sous la tutelle de Maître Santo[/color]
- … Fais attention à toi. La vie n'est pas simple, même à la Tour des Mages. Ramasse tes affaires et retourne en cours. ”
Sans un regard de plus ni même un sourire elle reprit sa route avant de disparaitre derrière les portes de la bibliothèque.
An de grâce 1573, premier jour du mois du FeuDepuis le temps qu'elle était à la Tour son Maître lui avait proposé de nombreuses fois de retourner voir sa famille mais elle avait toujours décliné poliment. Le Mage Gorgon Kamu s'en chargerait parfaitement. Elle savait qu'il passait de temps à autre donner des nouvelles à ses parents. Aujourd'hui pourtant elle devait sortir et prendre son propre envol. Bien qu'elle soit formée à cela, elle ressentait une forme d'appréhension. Serait-elle assez talentueuse pour se rendre utile? Où allait-elle aller en premier.
La main de son maître s'apposa sur son épaule et le calme revint dans son cœur. Elle lui offrit un de ses trop rares sourires en inclinant la tête
“- Êtes-vous sur Maitre Loire que c'est le bon moment pour moi?
- Mettrais-tu mon jugement en doute ?
- Loin de moi cette idée mais… ”
Il lui prit le menton entre le pouce et l'index pour l'obliger à lever la tête vers lui et à le regarder dans les yeux. Depuis le temps qu'il la côtoyait il savait lire entre les lignes.
“- Je ne peux te garder dans cette tour comme un oisillon fragile. Il est temps que le monde profite de tes dons.
- Mais où aller?
- … Chez toi. Sois en paix avec toi-même avant d'entreprendre quoi que ce soit.”
Il l'aida à grimper sur son cheval, puis lorsqu'elle se pencha vers lui, il déposa un chaste baiser sur son front.
“- Vas mon enfant, vis et épanouie-toi.”
Elle chevaucha longtemps, traversant le Duché de Grenat où elle trouva l'hospitalité chez le Mage Stern Edeslstein qui l'accueillit avec chaleur durant un temps avant de reprendre la route pour longer la frontière de la Capitale et rejoindre enfin la Crête d'Igna où se trouvait la demeure familiale.
Les Nein Laird avaient laissé partir une enfant d’à peine cinq ans et c'était une jeune femme de dix-huit ans qui leur revenait.
Le cheval se cabra légèrement lorsqu'elle tira sur les rênes pour l'arrêter dans la cour. Avec l'aide d'un écuyer qui lui était inconnu elle descendit de son coursier, sa robe bleu pâle caressait ses chevilles laissant voir des bottines de même couleur, sur sa tête une cape écrue à capuche. Elle rejeta d'ailleurs cette dernière en arrière pour profiter des rayons bienfaisants du soleil. Elle huma profondément l'air emplissant ses poumons de senteurs de son enfance.
“- Ma Dame, qui dois-je annoncer?
- La Mage Namira.”
Le serviteur la dévisagea un instant, bien sûr que ce nom lui disait quelque chose, après tout, il l'avait entendu un nombre incalculable de fois chuchoter dans les couloirs.
Si le Marquis et la Marquise étaient heureux de retrouver la fille ou plutôt la Mage qu'elle était devenue, et donc le prestige pour la famille, il en était bien autre chose pour son frère.
“ - Tu comptes rester longtemps ici?
- … Aussi longtemps qu'il me plaira mon frère.
- Je ne suis pas ton frère et tu n'es plus chez toi ici, lanceuse de sorts!
- Tu n'as pas changé Armin, de quoi as-tu donc peur? Que je te change en crapaud?
- Ca et d'autres choses.
- Arrête frère, je pourrais être tentée…”
Il frissonna avant de lâcher un chapelet d'insultes à faire rougir une horde de flibustiers. Si seulement il avait su que cela lui était impossible, leur entrevue ne se serait sans doute pas passée ainsi. Belles retrouvailles!
An de grâce 1581, mois du VentAprès avoir officié le Duché d'Ylliss, d'Amecar et de Numis, Namira, décida de partir en quête d'autres gens à aider sur les Terres du Duché de Turquoise. Il est vrai que ce n'est pas sa seule raison, ayant entendu parler de l'Arche elle était curieuse d'y rencontrer ses autochtones, ses êtres venus des étoiles. Peut-être que le Duché de Turquoise y réserverait bien d'autres surprises à moins qu'elle ne continue sa vie d'errance, bien que le Nord ne souffre pas des récentes attaques des Harpies.
Ces créatures étaient de retour et il était sans doute préférable de rester là où on était susceptible d'avoir besoin d'elle.
Ellipse des 2 ans
An de terreur 1581, mois de la TerreNamira ayant quitté le corsaire Mercan Hundrill, avec qui elle a tissé des liens très étroits, elle rejoint le combat au côté des armées et du peuple pour arrêter les Sombres Possédées. Malheureusement, elle ne réussit pas à rejoindre les premières lignes et doit se résigner à soigner et panser les corps meurtris et mutilés par les combats acharnés.
Ce n’est que plus tard qu’elle apprend l’état de santé de l’Archimage Zamor Logiel.
An de tristesse 1582, mois du SoleilLa Terramancienne arrive une journée trop tard, l’Archimage les a déjà quittés pour des cieux toujours bleus. Son ami, le mage Stern Edelstein se voit promu Haut-Mage, elle sait qu’il fera du bon travail. Mais elle ne peut rester à la tour. Sa place n’y est pas. Pas encore, il reste tellement de malheur et de tristesse depuis les Sombres Possédées qu’elle se doit de rejoindre les plus miséreux pour les aider à affrontés ses heures sombres. Secrètement, elle prie pour que l’homme sûr qu’il elle a jeté son dévolu, soit hors de danger, elle prie également régulièrement pour ses amies comme Rafaël Peyredragon et Melyn Kaoss.
An de douleur 1583, mois de la FoudreNamira n’est pas s’en connaître les grands changements qui se déroulent après ses heures sombres. Mais elle est très loin du deuil de l’ancienne reine des glaces et la nouvelle. Elle songe que son amie, Rafaël qui entretien une intime relation avec le prince vivra des épreuves difficiles, elle lui écrit une missive pour lui réitérer tout son soutien et son amitié. Étant bien loin de la tour ou du royaume de Glace où pourrait se trouver son amie, c’est bien là tout ce qu’elle peut faire. Elle est également indifférente au nouvel accord passé entre Talreïns et Humains de l’Arche, la mise des petits gens lui prend tout son temps. Ses pas l’on conduit, elle et sa fidèle monture Vali, jusque dans les terres de Félonia dont elle était partie après avoir pris congé d’Admil Hundril le grand frère de l’homme qui ne quitte désormais plus ses pensées. Elle écrit plusieurs lettres à Admil Hundril pour avoir des nouvelles de Mercan, mais chaque fois c’est la même réponse. L’ignorance et l’absence sont deux maîtresses bien fourbes qui laissent vitre leur place à l’angoisse.
C’est dans une zone située entre Amecar, Yliss et Huss qu’elle fera une rencontre des plus surprenantes. La misère, la tristesse et la douleur étaient si grande à cet endroit, que porter par un vent de colère la douce Terramencienne décida-t-elle aussi d’entrer en guerre pour faire entendre la voix du peuple. Elle se dressa alors contre les soldats qui attaquaient et pillaient les villages sans savoir vraiment à qui elle avait à faire.
La terre gronda, la nature tout entière hurlait son mécontentement. Les racines jaillirent des sols ravinés par la pluie pour attraper les soudards d’un Marquis despotique qu’elle ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam, mais qui répondait au nom Marquis de Kerlen. C’est fou ce qu’un homme suspendu dans le vide au-dessus d’une faille béante pouvait laisser entendre.
Son petit tour de force vint alors aux oreilles de la personne la plus improbable qui soit dans ce lieu reculé. C’est sous une tente de fortune dans un campement d’hommes d’armes venus libéré les villageois qu’elle parle rapidement à Maitresse des Secrets qui n’est autre que Hanaël Nat Urvan.
Sur leur rapide entretien, Hanaël lui donne rendez-vous à la maison des secrets.
Qu’elle ne fut pas sa surprise en y entrant quelque temps plus tard. Elle connaissait son existence, mais n’y avait jamais au grand jamais mis les pieds. Elle la Mage de glace se retrouve parachutée dans un Bordel, certes un bordel de luxe, mais un bordel quand même. Pourtant, elle ne juge pas Hanaël et trouve l’idée plutôt bonne et originale, car rien n’est plus discret et dissimulé que quelque chose bien en vue. Elle y fait également la connaissance de deux jumeaux espiègles : Kotha et Kanon qu’elles trouvent réfléchissants et de bonne compagnie.
C’est durant cette période qu’elle reçoit une lettre fatidique. Un homme se présentant comme un Amiral D’Yliss lui apporta une bien triste nouvelle ainsi que quelque mot. La révélation lui fit comme un coup de massue. Inconsciemment, elle se ferma au reste du monde le temps de digérer la nouvelle… Mercan Hundril, l’homme qu’elle aimait, était mort en mer… Ils n’avaient retrouvé que cette lettre lui étant adressée. Elle ne prit pas la peine de congédier l’Amiral certaine qu’il allait partir. Lorsqu’elle lut les quelques lignes, un peu maladroites, mais dont le sens ne lui échappait pas, ce fut comme un coup de couteau en plein cœur. Elle resta de marbre en apparence, relisant chaque mot, chaque virgule, cherchant même un sens caché, mais non-rien. Il allait la demander en mariage et il était mort… Tout simplement. Dans un état second, elle passa à côté de l’Amiral sans même se rendre compte qu’il l’observait avec insistance.
Mais il y avait trop à faire, elle ne pouvait pas le pleurer tout de suite, elle avait promis à Hanaël de l’aider et de rentrer à son service aussi longtemps qu’elle jugerait que cette dernière serait une bonne souveraine. Il fallait préparer son couronnement tout mettre en place et penser à la reconstruction du royaume Felionien.
An des larmes 1583, mois de la TerreHanaël Nat Urvan est couronnée reine de Feliona, la paix règne désormais même s'il ne sera pas simple de la garder. Namira reste auprès d’elle, le temps de mettre en place la restructuration de l’empire. De choisir certains conseillers. Elle l’exhorte régulièrement à la prudence et au bien-être du peuple, non pas que Hanaël dirige mal, mais il est toujours bon de rappeler les choses essentielles.
C’est vers la fin du mois de la Terre, que Namira, demande humblement à sa reine si elle peut se retirer pour une durée indéterminée histoire de mettre de l’ordre dans des affaires personnelles.
Sur son accord et après lui avoir offert un messager des vents, elle se retire dans un endroit isolé de tout.
An de grâce 1583, mois du VentElle reste durant de long mois à l’isolement, les premiers mois furent difficiles, elle n’arrivait pas à y croire, puis les larmes se mirent à coulées, encore et encore, intarissable, creusant dans ses joues amaigries de profonds sillons salés comme cette eau qui lui à tout prix. Pourtant pas une fois, elle ne blâma Woda. Elle prit l’habit noir et de ce jour, elle ne le quitta plus. Seul touche de couleur qui vient encore orner sa personne sont une paire de boucles d’oreilles verts lui rappelant son aimé.
An de doute 1584, mois de la TerreNamira apprend l’assassinat de l’impératrice Irisia Nat Eiran, aussi écrit-elle à l’empereur pour lui exprimer ses plus sincères condoléances et qu’elle le soutient malgré la distance dans cette épreuve de deuil. Elle l’encourage également à la prudence pour lui et sa famille, mais aussi dans ses décisions. Les vendettas ne sont jamais de bonne chose. Et s'il lui arrivait malheur qu’adviendrait-il des enfants ?
Elle rend également visite à Admil pour lui prier d’excuser son absence durant les moments difficiles. Elle lui fait part des attentions de Mercan à son encontre et de son choix à elle de porter le noir par respect et par amour pour lui.
Elle le reverra plusieurs fois après cela, c’est lui qui lui offrira l’épingle à cheveux portant la couleur des yeux du corsaire.
An de grâce 1584, mois du SoleilÀ l’heure actuelle, Namira à repris son poste au côté de la Maitresse des secrets, nouvellement reine pour l’aider au mieux à gouverner.
Informations IRL
▬ Pseudo :Maz
▬ Âge : 27ans
▬ Comment avez-vous connu le forum ?Par Rafaël et puis je suis là depuis la V1
▬ Quel code se cache dans le règlement ? OK by Vanessa▬ Comment était surnommé la nouvelle Reine de Feliona, avant d'être couronnée ? OK by Vanessa