Inventif. Vous n’auriez jamais deviné que ce serait le mot qui correspondrait le mieux au jeune Samy, n’est-ce pas ? Si ? Eh bien raté…

Quand on parle de l'aîné des Valerian, l’on ne pense ni à son imagination débordante ni à son côté perfectionniste quand il passe dix heures sur l’inclinaison d’une barrette métallique. On pense surtout à « l’autre toqué ». Vous aurez compris. Samy est rarement pris au sérieux. Sauf par son tuteur et les jumeaux. Sa mère qui n’approuve pas sa carrière car elle ne voit rien de vraiment utile dans ce qu’il fait, le voit aussi d’un œil inquiet.

Souffrant d’agoraphobie, le jeune homme fait tout pour éviter les foules et les inconnus autant qu’il peut. Ainsi peut-il passer toute la journée à travailler pour manger et se déplacer quand les autres dorment. Cependant il en a malheureusement rarement l’occasion et il est donc énormément stressé et tendu, parcouru de nombreux tics incontrôlables à défaut de pouvoir éviter la situation stressante.

Il n’en reste pas moins quelqu’un de fondamentalement gentil et sociable. Sa peur est juste un handicap pour lui de se faire de véritables amis. Les autres passent en effet leur temps à se moquer de lui, mais dans sa naïveté et sa serviabilité, il leur en tient rarement rigueur (en apparence du moins). Timide, ce qui parait logique, il lui arrive de bégayer lorsqu’il parle. Des fois sa voix déjà aigüe se « barre » encore plus dans les aigus, ce qui peut être très comique à entendre à son grand dam.

Mais il a de l’humour le Valerian, et aussi une volonté de fer. Il prend les choses avec du recul et sait rire de lui-même avec les autres. Il n’est pas outre mesure sensible au regard des autres vu qu’il sait qu’il a du talent et qu’un jour il les surpassera. Oui, il est peut être un petit peu arrogant mais quand c’est le cas est ce alors vraiment déplacé ?

D’un calme à toute épreuve, il s’énerve rarement voire jamais. Sauf dans UN cas précis. Si quiconque s’en prend, même rien que gronder, aux jumeaux ; c’est un homme mort. Ses cadets sont la prunelle de ses yeux, ses démons, ses mini lui avec de la confiance en eux. Personne n’a le droit de toucher à eux. Et en fait, c’est réciproque. Mais cela sera expliqué plus tard.

Pour finir, il est en effet inventif et perfectionniste. Il a sans doute plus de génie que tous les inventeurs de sa génération. Un génie qu’il s’ignore même s’il a la conviction qu’il peut surpasser les autres. Il n’a pas conscience de l’étendue de ses capacités. Mais il a encore de longues années devant lui avant d’en tirer quelque chose de grandiose. En attendant sa maturité et son sens des responsabilités lui seront utiles pour faire aboutir ses projets et c’est tout ce qui compte. La reconnaissance c’est pour les faibles.

Valerian. A ce simple nom les habitants de la capitale auront vite fait d’associer la couleur de la paille qui garnit leurs tignasses depuis de longues générations. Comme ses cadets, Samy tenait donc ces derniers de son père. Sa mère était quant à elle rousse mais l’on n’est pas ici pour la décrire elle. Cheveux en batailles, il a bien la tête d’un inventeur. On pourrait presque l’appeler le professeur foldingue lorsqu’on le trouve dans son atelier (sa chambre en somme…) plongé dans des expériences diverses et variées. Cependant il est assez soigneux, enfin de façon normale car il ne va pas rester une heure à faire sa toilette. Néanmoins il ne fait pas comme son tuteur qui porte constamment une barbe de plusieurs jours. C’est qu’il n’aime pas piquer.

Assez grand, le jeune homme dépasse la majorité de ceux de son entourage. Encore bien, sinon vu son visage puéril on lui donnerait quelques années de moins. Ce qui, vu sa voix plutôt aigüe, l’embêterait fortement. Assez musclé, il est souvent appelé en renfort par des collègues mais même s’il s’exécute il est plus vu comme une bête de foire de par sa force qu’autre chose.

Habits solides sur lui, s’il se tient propre en dehors de son travail je ne peux cependant garantir son état lorsqu’il est plongé dans la création d’une nouvelle invention. Il en oublie souvent sa propre existence et le résultat peut être tel qu’on ait l’impression d’avoir un monstre visqueux face à nous et non pas à un être aussi blond et pâle que Samy.

Pour finir, malgré sa taille et sa carrure, le jeune homme à une démarche assez lente dans laquelle sa timidité transparaît. D'ailleurs souvent gêné, il est bourré de tics comme jouer avec ses cheveux ou ses manches ou se gratter le nez, le menton. Bref il n’est jamais immobile bien que souvent on ne peut plus tendu par le stress d’être en compagnie des gens. Le seul moment où il se lâche étant quand il est seul avec les jumeaux, dans quel cas il prend le rôle du grand et fort chevalier des Valerian…mais ce n’est qu’un rôle, vous le verrez jamais aussi excentrique à moins de l’y surprendre.

Le quartier populaire de la capitale. Ce n’est certainement pas l’endroit le mieux fréquenté mais au moins c’est un endroit vivant. Nul diplomate ou membre de la cours de l’empire par ici mais les gens savaient s’entraider et vivre dans la bonne humeur. Du moins c’est ce que sa mère lui répétait alors qu’il râlait devant ses quignons de pain.

Pourtant son père n’était pas de cet avis. Cet homme qu’il admirait tant se plaignait sans cesse des « gens d’en haut » qui les considérait comme des moins que rien. Il se plaignait de son métier ingrat de boucher. Le hic c’est un peu que les parents de Valerian bossaient dans une auberge et que sa mère en était la tenancière… du coup cela finissait souvent en conflits interminables et l’enfant était patiemment envoyé faire la plonge. Obéissant il le faisait alors dans un calme un peu trop patient pour son âge.

Mais un jour son père disparu et ne revint jamais. Sa mère pleurait quand elle se croyait seule tandis que son ventre s’arrondissait. Docile le gamin l’aidait autant que possible à tenir l’auberge. Mais les gens n’étaient pas cools. Entre eux des fois il y avait des bagarres. L’absence de présence masculine forte dans l’auberge semblait les pousser à se comporter comme des gorets. On aurait presque cru être dans une porcherie. De là vint une aversion de l’alcool et des beuveries dans lesquelles la populace se complaisait. Les saouls ça à l’air idiot et puis c’est violents et ça crie. En bref pour un enfant de onze ans, cela fait peur. De là lui est donc venu peu à peu un comportement d’évitement et une agoraphobie maladive.

Ainsi le gamin préférait rester dans sa chambre, évitant ainsi la foule et tentant de fabriquer quelque chose pour s’en protéger. C’est qu’il avait tôt aimé inventer des objets insolites, mais bien souvent cela terminait dans son coffre à babioles sans réelle utilité. Alors il continuait d’aider sa mère autant qu’il le pouvait.

A l’approche de la naissance des jumeaux, raison pour laquelle le père avait fui, l’auberge fut fermée brièvement et il leur fallut une longue année pour s’en sortir. Avec deux bambins et un enfant sur les bras ce n’était pas facile. Mais Samy avait de la suite dans les idées.

Sa première réelle invention date de cette période où il travailla tel un véritable adulte pour fabriquer une cloison empêchant ses cadets d’accéder à la taverne de l’auberge. Il leur avait aussi fabriqué des jouets en bois qui faisaient du bruit voire qui roulaient. Il était littéralement aux petits soins des jumeaux. Sa mère le laissa donc s’occuper de ses cadets tandis que le restant du personnel travaillait d’arrache-pied pour redresser les affaires.

Puis les jumeaux grandirent, la cloison put être retirée et Samy put sortir par lui-même allé faire des courses ou autres. Toujours aussi ingénieux il utilisait des filets de pêche pour rassembler toutes les victuailles qu’il faisait ensuite rouler sur des rondins de bois liés entre eux. Ce n’était pas bien compliqué mais il fallait y penser. Et cela l’empêchait de se casser le dos.

Jusqu’au jour ou à force de voir ce jeune garçon faire ses aller-retour en améliorant à chaque fois son invention, un homme vit ce que personne n’avait vu. Derrière ses cheveux blonds en bataille et cette bouille enfantine intimidée par les étrangers, se cachait un génie.

Il devait avoir tout au plus treize ans et il parvenait à fabriquer mille et une choses utiles, pas comme certains qui approchant de la vieillesse ne fabriquaient que des objets de décoration sans but réel. Un jour Samy rencontra donc Ezen Uekindoyi. Un inventeur, pas le meilleur mais sans doute le plus perspicace. Il voulut convaincre le jeune homme de devenir son apprenti (assistant selon ses mots) mais il lui fallut plusieurs mois pour que le gamin cède et passe ses journées auprès de cet inconnu qu'il apprit peu à peu à connaître.

Ezen était très respecté parmi les siens et on leur laissait donc pas mal de champ libre même si Samy n’était jamais pris au sérieux. Pourtant Ezen savait que ce garçon au grand cœur qui prenait soin de ses cadets et leur inventait toujours plus de jeux, était talentueux. Exigeant, il lui faisait rarement des compliments mais se montrait toujours constructif. Quand le jeune homme eut 18 ans il le prit comme son égal. Parlant de lui comme son jeune collègue. Il le poussa à se trouver un grand projet et à y travailler d’arrache-pied.

De plus il l'impliqua dans la création de l'académie. Evidemment il dut faire des pieds et des mains pour que le jeune homme puisse l'y aider mais cela Samy l'ignore. Il en retire néanmoins une grande fierté, d'avoir fait partie de ceux grâce à qui l'académie du savoir est née.

C’est donc ce que faisait Samy en plus d'aider de nouveau sa mère à l’auberge même s’il l’évitait les soirs de grande influence. Il allait aussi souvent se balader dans les faubourgs avec les jumeaux quand ils n’étaient pas de corvée.

Mais tout ce bon monde plus ou moins équilibré allait prochainement être chamboulé.

Respectant les conseils de son tuteur, Samy s’est trouvé il y a déjà quatre ans un grand projet d’invention sur lequel il passe le plus clair de son temps. Il s’agira de la création d’un aimant. Son idée étant d’avoir un objet pouvant attiré les métaux, ce qui peut être très pratique dans une auberge.