Fydia Aamu est une jeune femme aux manières parfaites. Éduquée pour être une parfaite hôtesse, elle en a tous les gestes et allures. Jamais une parole trop haute, jamais un esprit trop velléitaire, la jeune femme a toujours un sourire doux en permanence affiché sur le visage, même lorsqu'elle n'éprouve rien de spécial. Habituée à dissimuler ses sentiments sous une façade avenante, même ses yeux n'envoient jamais d'ondes mauvaises.

Lorsque son frère est en sa présence, Fydia n'élève jamais la voix sans sa permission, en sœur dévouée et aimante, totalement dévolue à son rôle de jeune fille parfaite. Jamais elle n'oserait faire ou dire quelque chose que Kadvael ne lui ait pas autorisé, ayant toujours été sous son "contrôle". Mais n'allez pas croire qu'elle manque de caractère ! Fydia ne le montre jamais mais elle rêve parfois d'une autre vie, une vie plus libre, où elle serait la seule maîtresse de sa destinée. Son rôle de Duchesse de Turquoise lui impose de brider ses aspirations secrètes.

La colère ? Fydia connait ce sentiment mais ne l'a jamais laissé s'étendre, préférant agir avec sa tempérance coutumière. Les sentiments néfastes, très peu pour elle. C'est une personne intègre et fiable, très assurée dans ses actions, mais très fragile dans ses désirs secrets. Elle n'est pas encore mariée et se demande ce qu'elle devrait faire à ce sujet, son frère n'ayant apparemment pas encore pris de décision réelle à ce propos. Tout ce qu'elle sait, c'est que malgré ce que Kadvael pense, son allégeance ira à son mari... C'est peut-être bien pour cela qu'elle est encore célibataire à vingt-cinq ans ? Parce que Kadvael sait que si jamais Fydia se mariait, il perdrait irrémédiablement toutes ses chances de l'introduire comme pièce importante de son jeu de politique...

Fydia Aamu est une personne très délicate. Ayant grandi loin des conflits ou autres combats, c'est une jeune femme d'apparence très fine et éthérée. De longs cheveux fins et rosés comme le crépuscule débutant, son allure ne laisse personne insensible, que ce soit par l'apparence ou même par l'expression. Loin d'être quelqu'un de mou, il se dégage de Fydia une impression de sérénité contagieuse, ainsi que la sensation qu'on pourrait tout lui dire, ce qui est un peu le cas.

Sa peau est fine et blanche comme de la porcelaine, on croirait qu'il suffirait à peine de la toucher pour qu'elle se brise. Mais la jeune femme a les épaules solides, elle peut supporter beaucoup de choses, elle a été "forgée" pour ça. Son visage reflète toute la douceur et l'innocence cependant que son frère a réussi à préserver. Ses yeux de la même couleur que ses cheveux envoient toujours une onde apaisante et amicale, parfois triste ou rêveuse, mais jamais dure ou colérique. Fydia a été élevée dans l'optique que les sentiments négatifs ne devaient jamais être dévoilés, altérant sans aucun doute sa beauté naturelle.

De taille moyenne (un mètre soixante-cinq), son corps est fin et délié, tout en douceur et rondeur, en témoignent ses courbes de femme accomplie malgré sa virginité. Et pour le mettre en valeur, quoi de mieux que porter de jolies robes ? Fydia aime les vêtements simples mais classes par habitude. Pour la plupart, elle porte des vêtements de couleurs claires et chatoyantes, mettant en valeur ses caractéristiques physiques les plus flagrantes. Ce n'est pas par mode mais plus par attrait des beaux vêtements, tout simplement.

- Grand frère... Pourquoi mère et père ne sont plus là ?

- Fydia, ne pose plus ce genre de question.

...

Pourquoi grand frère était-il en colère ? La petite fille de sept ans ne pipa plus un mot et se contenta, les larmes aux yeux, de dévisager Kadvael. Sa mère lui avait toujours dit qu'une grande dame ne devait pas montrer toute sa détresse devant qui que ce soit, qu'elle se devait de garder une apparence parfaite en toute circonstance. Mais pour une enfant de son âge, c'était difficile, surtout quand elle avait compris que leurs parents n'étaient plus de ce monde.

Avant cela, Fydia eut une enfance exemplaire. Des parents présents malgré leurs tâches respectives, un grand frère attentionné et aux petits soins, la petite fille n'imaginait pas être plus heureuse. Elle apprenait l'art d'être Duchesse, de considérer les gens qui l'entouraient avec la grâce et la gentillesse que sa mère dispensait. Jamais un caprice, toujours une attitude sage et policée. Fydia montrait déjà quelle personne elle allait être plus tard. L'écriture, la harpe, le chant et l'art floral, tous ces domaines, elle les maîtrisa très vite, comme son frère avait rapidement appris l'art de la guerre et l'histoire du Duché de Turquoise. Ils étaient très intelligents les enfants Aamu.

Et cette intelligence leur servit étonnamment le jour de l'enterrement de leurs parents. À sept ans, Fydia avait déjà conscience du rôle qui venait de lui échoir. Elle avait vu sa mère diriger le Duché quand son père partait en voyage. Elle savait ce qu'elle avait à faire, bien que les conseils de Kadvael ne soient pas superflus. Dès cet instant, la petite fille insouciante mais consciente de ses responsabilités se transforma en lady capable de remplacer sa mère au pied levé. Plus d'enfance, pas d'adolescence, Fydia entra directement dans l'âge adulte sans pour autant en perdre sa fraîcheur, elle avait été élevée dans ce but.

Kadvael se mit à changer peu à peu sans qu'elle n'en comprenne la véritable cause. Il lui annonça qu'elle épouserait Taranis Nat Eiran, le nouvel Empereur de Talrëa. Appréciant le jeune homme pour l'avoir déjà rencontré à plusieurs reprises, Fydia avait été atterrée quand finalement, Taranis lui préféra Irisia de Numis. Cela lui avait fait de la peine, mais aucunement brusquée par ce revirement, elle accepta ce changement de situation sans broncher, en bonne fille bien éduquée. Le pire ? Elle ne ressentait rien. La jeune femme aurait pu tempêter et revendiquer ce qu'on lui avait promis, mais ce n'était pas dans son caractère.

La rêveuse qu'elle était pensait bien que Taranis devait aimer Irisia pour rompre ainsi ses fiançailles, bien que rien ne lui permettait de croire que ces dites fiançailles n'existaient que dans l'esprit de son frère, lequel s'éloignait de plus en plus d'elle, trop pris par son contrôle sur ses affaires. La jeune femme rêvait qu'un jour, son prince charmant se présente à elle et l'enlève sans autre forme de cérémonie... Mais la réalité était toute autre, et elle ne put que constater que Kadvael n'avait presque plus de considération pour elle autre que celle d'un pion à poser sur un endroit stratégique de son échiquier. Mais elle l'aimait malgré tout et attendit son heure...

Et quelques temps plus tard, un autre évènement bouleversa la petite vie du Duché de Turquoise qui avait repris un rythme tranquille. Une chose inconnue atterrit violemment sur leurs terres, quelque chose qu'elle n'avait pas été en mesure de reconnaître, Kadvael lui ayant interdit formellement de se rendre sur place. Mais si jamais elle avait l'occasion un jour d'aller voir, peut-être pourrait-elle enfin faire quelque chose. Fydia voyait en cet évènement un signe du Destin, qu'elle arriverait peut-être à prendre réellement en main...