Service psychiatrique militaire - cellule analyses comportementales - Dr Cassandre Ledhermann - Rapport B 52-2 - 22 décembre 2230 à 11h24 temps universel

Samuel Weber concentre en lui tous les archétypes et stéréotypes du mode de fonctionnement militaire que l'on pourrait retrouver dans le guide du parfait soldat ou le manuel des castors juniors. Depuis aussi loin qu'il se souvienne, il a toujours été bercé par les champs militaires, les histoires de soldats héroïques au combat, le devoir et l'esprit de sacrifice et l'éducation dans un esprit de discipline parfaite. Bien qu'il conçoive que l'on puisse vivre autrement, il n'imagine pas en être ainsi pour lui, tant son esprit s'est fondamentalement développé avec cette éducation spartiate.

À ce titre, vous pourriez le lâcher n'importe où que vous vous retrouveriez avec le croisement malsain de Rambo qui aurait eu une relation avec Mac Gyver un soir qu'un moine shaolyn passait par là. Les biens matériels et la possession ne l'intéressent pas. La totalité du monde représenterait plutôt un outil susceptible d'être utilisée pour le bien d'une mission.

Par extension, il tente de faire appliquer ses concepts de la vie à d'autres, et surtout ceux sous son commandement. Sans que se soit évident, force lui est d'admettre que parfois, il doit lâcher du lest pour éviter la rupture avec ses camarades. Il peut ainsi paraître abrupte de premier abord mais il a à cœur de veiller sur ses subalternes quoi qu'ils en disent.

En vérité, Samuel est un grand protecteur, voir une figure paternaliste. Derrière cette forte muraille se cache un cœur qui bat pour l'armée et pour ses hommes. Quand il juge un homme digne de confiance (ce qui es une responsabilité importante pour celui qui se voit attribué cet honneur), il est prêt à tout pour que cet homme puisse développer son potentiel au maximum. Seulement, une fois cette confiance accordée, hors de question de la trahir. Car s'il existe bien deux choses que Samuel Exècre par-dessus tout, c'est l'échec, et la trahison. Deux notions que sa psyché amalgame facilement. En revanche, toujours dans le cadre d'une confiance sans failles, il n'est pas rare de le voir assumer les erreurs des autres, sans pour autant que cela lui soit demandé, par pur principe altruiste.

Il est étonnant de voir qu'il n'existe qu'une catégorie de personnes capables de briser la forteresse de rocs, sa famille. Et plus particulièrement ses nièces. En effet, sa sœur Agnès a trois filles, Kathryne et Adriane et Elga. Bien que celles-ci soient en âge de voter, Samuel les prend toujours pour des bébés chétifs qu'il faut surprotéger. Il prend beaucoup de leurs nouvelles, ce qui est toujours une occasion pour ses nièces de le faire tourner en bourrique. Mais le plaisir de leur parler ou d'être avec elles fait qu'il est bien incapable à Weber de leur reprocher
quoi que ce soit. Cet amour aveugle et inconditionnel viens du fait que Samuel ne s'est jamais marié. Favorisant sa carrière militaire, il a beau être extrêmement fière de ses états de service, il lui arrive parfois de regretter de ne pas avoir fondé de famille. Alors il lui suffit de regarder une photo de ses nièces, qu'il emporte partout où il va, pour comprendre que c'est en leur cœur que se trouvent ses filles de substitution.

Fait étrange, le commandant de l'Arche Vanessa Crescent, ressemble physiquement à ses nièces. Est-ce pour ça qu'il éprouve cette affection paternaliste envers elle ? Probablement. Seulement, au-delà, sa discipline lui impose de voir en elle avant tout sa supérieure envers qui il doit fidélité et honneur sous ses ordres. Ce double sentiment se coordonne paradoxalement parfaitement et lui permet d'exécuter ses missions tout en veillant sur elle comme si c'était ses nièces. Elle aura donc réussi bien malgré elle à contrôler l'ours, se doutant certainement qu'au départ, elle partait avec le handicape d'être une jeune femme avant d'être officier.

Eh oui, on ne peut pas avoir vécu toute sa vie dans un carcan militaire fait de sueur d'homme et de discipline stricte, sans un brin de machisme.

Centre d'études et d'entrainements à la condition sportive fédérale - Dr Alec Thomson - Contre-rendu 4472.51 - 16 janvier 2231 à 14h16 temps universel.

Samuel Weber ne parle pas de son physique, c'est le physique qui parle de Samuel Weber. (Toutes ressemblances de près ou de loin à des personnes existantes ou ayant existé ne peut être que le fruit du hasard dont nous ne saurions être tenu responsable.)

Samuel est avant tout un militaire au physique hors normes. Ce charmant bébé d'1m90 accuse à la pesé ses 125 kilos, et ce, sans armure ni armement. En effet, il est indéniable que Samuel en a toujours imposé par sa carrure. Autant dire qu'une combinaison de combat revêtu, le mastodonte fait naturellement comprendre à ses ennemis tout le danger d'être sur son chemin. Et il ne s'agit pas là de graisse mais bien de muscles entretenus tous les jours par des entrainements que peu arrivent à suivre.

Surtout qu'il est à ajouter que Samuel est peu enclin aux sourires, ce qui ajoute à son côté terrifiant. Autant vous dire tout de suite qu'énervé, un Samuel de base revient pratiquement au même que de se jeter sous les roues d'un 38 tonnes américains, et je n'exagère que de peu. Son visage laisse plus aisément paraître la contrariété que la joie. Et naturellement sa physionomie est assombrie par des yeux marron et des traits sévères. Pour terminer, il se pare depuis longtemps d'une barbe, moustache, et cheveux d'un blanc vieillissant trahissant ses soixante ans dont la majeure partie au service de la fédération.

Son visage, comme le reste de son corps, accuse les dégâts du temps, mais surtout des combats. En effet, il est possible d'observer de sévères cicatrices sur l'ensemble de son corps, notamment sur son visage, balafré de la joue droite et de deux sillons de chaque côté du front, histoire de parfaire son apparente bestialité.

Une voix imposante qu'on n'a pas de mal à imaginer vient parfaire le tableau. Pourtant, la façon de se comporter, des plus martiales, couplé à sa grande réputation, fait de lui un homme aussi respecté que craint. Il impose donc tout naturellement par un charisme indéniable et sans artifices.

En réalité, et c'est le clou de cette description, un élément vient le caractériser par excellence. Samuel Weber, suite à une explosion au cours d'une mission à perdu un bras. L'armée, ne pouvant s'offrir le luxe de se passer d'un tel élément, lui en a gracieusement offert un nouveau, d'un métal clair et lourd, aux composants cybernétiques à la pointe des technologies modernes.

Malgré la fatigue et l'usure du temps et des épreuves, le lieutenant-colonel Samuel Weber demeure une force de la nature toujours compétitif sur le plan physique, constituant un élément puissant et efficace, aguerri et à tout épreuve.

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Direction des archives fédérales classifiées - Département des actifs - section de classification 4 - Extraits du dossier WEBS-4727 - 2 février 2231 à 13h12 temps universel

Pour connaître l'histoire du lieutenant-colonel Samuel Weber, il faut remonter bien avant sa naissance. Il faut savoir que le sang militaire coule dans les veines des Weber depuis quatre générations. À n'en pas douter, on pourrait remonter plus loin, seulement, les archives ayant subi des dommages pendant la Grande Guerre Civile, on ne peut attester de l'existence des Weber dans l'armée que depuis l'arrière-grand-père de Samuel. Partant de ce constat, il n'est donc pas étonnant de retrouver un lieutenant-colonel Weber actuellement.

Samuel est né le 14 septembre 2171 dans l'Oklahoma. Son père est alors officier de régiment de cavalerie et son grand-père jeune retraité des renseignements militaires. Samuel est élevé dans une éducation chrétienne rigoureuse. Pourtant, Samuel n'attacha pas plus d'importance que ça aux traditions des anciens temps. En effet il développera très vite un esprit pragmatique basé sur les faits et une idéologie de l'ordre et de la sécurité. En juin 2177, le bureau sécurité du centre de recrutement d'Oklahoma basé à Tulsa relate les faits suivants : "[i]un petit garçon s'est présenté ce matin au poste de sécurité pour demander à s'engager. Lorsque le factionnaire lui a demandé d'où il venait, le garçon a répondu : peu importe d'où on vient, l'important c'est où on va". Le rapport précise également que tous ceux qui ont croisé le petit Samuel étaient surpris par tant d'intelligence dans la parole et de force dans le regard pour un enfant de 6 ans. C'est lors de cet épisode que son père comprit qu'il poursuivrait la voie du soldat.

Il entreprit alors de faire découvrir à son fils son univers. Une instruction discrète lui fut alors enseignée. Discrète parce que sa mère n'était pas du tout de la même opinion, voulant préserver ses enfants le plus longtemps possible de la cruauté des hommes. Malheureusement, l'enfant prit rapidement goût à cet enseignement. A 10 ans, il comprenait le morse, à 12, il lisait les cartes d'état-major et à 15 il était capable d'analyser et de retransmettre une stratégie militaire complexe, en temps réel. passionné par les grands stratèges, il lisait énormément de rapports déclassifiés sur d'anciennes interventions militaires américaines.

C'est donc tout naturellement qu'à 18 ans, il s'engage dans les corps d'infanterie de marines de la fédération. Lorsque son père lui propose de rentrer dans une école militaire prestigieuse d'où il ressortira officier stratège, il refuse catégoriquement, se justifiant par le fait qu'un homme se construit par l'expérience et que l'expérience se fait par échelon à commencer par le plus bas. Il sort major de promotion au centre d'instruction des recrues de marine. Il choisit ensuite son affectation dans le 124° régiment de marines fédéraux stationné en Afrique du Sud. Il y passera deux ans, pendant lesquels il augmentera considérablement ses connaissances du commandement en observant ses supérieurs. Il garde de bons souvenirs de cette époque, où sans responsabilités, il pouvait s'adonner à quelques excentricités telles que faire le mur pour rejoindre les copains en boîte ou enfermer le bizut, la nuit, dans un placard. Il y connaîtra également ses premières passes d'armes comme dans l'intervention des chantiers aérospatiaux de Djerba - Maroc, ou d'opération de maintien de la paix à New Seoul - république des Corées réunifiées.

Dès la première année, ses excellents résultats le prédestinent à monter en grade. Au bout de 2 ans, il intègre l'école des caporaux avec une spécialité dans le déminage. À sa sortie, il est versé dans le 4° corps des marines de réserve. Le but est de l'envoyer faire des études supérieurs de stratégie. Au bout de quatre mois, il demande à changer d'affectation, prenant le motif d'incompatibilité avec le rythme des réservistes. En clair il s'ennuie.

On l'envoie donc dans une compagnie des forces spéciales où il va de nouveau monter en grade jusqu'à atteindre le galon de sergent-chef en 2199 à 28 ans.
Il participera à de nombreuses opérations militaires clandestines destinées à réguler le flux de violence des groupes paramilitaires, et d'autres opérations plus officielles afin de promouvoir l'armée fédérale et justifier leur ascendance sur l'ensemble des états du globe.

Acharné par le travail et la rigueur, il bénéficie des plus beaux éloges de ses chefs qui décident, cette fois, de l'envoyer au centre fédéral d'instruction des officiers supérieurs. Il va découvrir le commandement et la stratégie à l'école de guerre de Buenos Aires. Il lie alors des relations avec des instructeurs officiers qui lui parlent des recherches spatiales et de leurs avancées. Samuel se passionne dès lors pour tout ce qui attrait aux étoiles et à la conquête spatiale.

En 2204, il retourne dans le 13° bataillon des forces spéciales dont dépend la compagnie qu'il avait quitté 3 ans plus tôt. Jeune lieutenant, il devient le 3è homme du bataillon qu'il quittera 25 ans plus tard.

Le bataillon le verra grimper les échelons à mesure qu'il collectionnera les faits d'armes. En 2210, Il participe à la libération des otages de la base scientifique en tant que capitaine de section. Le commandement général des forces armées fédérales entrevoie les perspectives de cet officier, et ce, malgré un rapport d'insubordination à son encontre durant l'opération (ndr : Un recensement des otages libéré fait état parmi les noms d'une petite fille appelée Vanessa Crescent, futur colonel de l'arche - dossier classifié confidentiel défense). Quatre ans plus tard, le même capitaine nettoie une mine martienne de fanatiques qui menaçaient toute l'industrie minière locale. Il reçoit la médaille d'honneur du congrès fédéral et une promotion au grade de commandant.

Il perd deux mois plus tard son bras droit dans une opération au cours de laquelle une explosion lui arrache le membre supérieur. Il réussira malgré ça la mission, mais il sera obligé de s'éloigner 6 mois des théâtres d'opération pour rééducation. Les médecins et infirmières noteront la détermination avec laquelle il surmontera cette épreuve.

Il poursuit néanmoins tous les objectifs militaires qu'on lui assigne avec acharnement. Il prend la tête des opérations qui viseront la destruction de la base de pirate sur le satellite Io. Il sera une fois de plus, malgré ses responsabilités, le premier à rentrer dans la base.

Début 2229, il est nommé lieutenant-colonel. Le commandement estime néanmoins qu'il est temps pour Samuel Weber de s'éloigner de l'action et de recevoir un repos amplement mérité. Il est envoyé sur une base d'appui scientifique de mars qu'il reçoit en commandement. Il vivra très mal cette mutation, la prenant pour une sanction. Il est étonnant de noter à quel point l’ensemble du corps des forces spéciales regrettera cette décision tant leur supérieur était respecté. L'ennui le gagnera très vite. Il ne supporte dès lors pas l'inactivité locale. Lorsqu'il apprend qu'un service de recrutement cherche des hommes pour occuper un bâtiment d'exploration appelé "Arche". Il décide de se porter volontaire pour le commandement d'infanterie du bâtiment. On lui refuse une première fois la mutation, prétextant son âge avancé. Il présente une seconde puis une troisième demande qui sera finalement acceptée par ses supérieurs. Il attend alors beaucoup du commandement du vaisseau versé dans une autre arme, celle des forces spatiales.

Il est surpris de découvrir le commandement du colonel Crescent. Il ne tardera pas à accepter et reconnaître les compétences de sa supérieure, reconnaissant même devant un médecin d'une cellule psychologique, l'étrange ressemblance avec ses nièces, tant physique que de caractère. Il se déclare même prêter fidélité à sa supérieure, prêt à la suivre quelles que soient ses décisions. Il est donc nommé responsable de la sécurité et de l'infanterie à bord.

Il est à noter l'absence totale de rapport sur sa vie privée. On ne lui prête que très peu de relations amoureuses et aucune de façon durable. Il ne s'est jamais marié, si ce n'est à l'armée. Il passe l'essentiel de ses permissions dans la famille de sa sœur afin d'être auprès de ses nièces qu'il chérit par dessus-tout.

Rapport additionnel classé confidentiel Alpha A-773 annexé au contre-rendu des organes de communication liés à l'Arche

Le lieutenant-colonel Samuel Weber est porté manquant avec l'équipage de l'Arche au 23 octobre 2231. S'il existe une chance que le bâtiment existe toujours, il ne fait aucun doute qu'il pourra compter sur les compétences du lieutenant-colonel pour sauvegarder les intérêts de l'humanité devant l'adversité. La communication de sa disparition fera l'objet d'une directive envoyée à ses proches selon ses indications dans le contre-rendu testament d'avant départ.