HISTOIRE
Mon passé ? Mon histoire ? C’est obligatoire ça ? Oui ? … Vous voulez savoir ? Bon, je vois, alors parlons de moi. Je suis un homme qui n’a pas eu une vie extraordinaire non plus.
Enfin, autant vous raconter la chose.
Je suis né à Prétoria. En Afrique du Sud. Fils d’une femme voulant sauvegarder les Guépard et d’un père Vétérinaire. Je suis resté en contact des Animaux lord de toute mon enfance. Plus que moi, il y avait mon frère jumeau. Puis, deux ans plus tard, ma première petite sœur. Puis une seconde, j’avais quatre ans et finalement un nouveau petit frère et une petite sœur. Ils ont eu de la chance mes parents. Six enfants. Ils étaient heureux. Nous étions heureux.
Notre enfance fut finalement ponctuée entre Prétoria. Endroit où j’allais à l’école et la Savane Africaine pendant les vacances.
Une enfance douce avec mes cinq frères et sœurs. Une enfance plutôt sereine. On se chamaillait un peu. On passer du temps ensemble. Nous avons fait des bêtises, nous avons fait tourner nos parents en bourrique. C’était finalement le bon temps.
Un temps où j’ai grandi entre les lions et les Guépards. Passionné comme pouvaient l’être mes parents.
J’ai aussi eu une adolescence des plus banals. Partagé entre les études, collège et lycée, mais aussi mes amis. C’est d’ailleurs à ce moment-là que j’ai rencontré Kali, ma première femme. Nous étions au lycée à cette époque. Amis, presque Rivaux pour les bonnes notes. Une course au final. Je me suis vite rendu compte que je n’étais pas insensible à ses charmes. Je l’ai courtisé et à le fin de ma troisième année. Le jour de l’obtention de mon diplôme. Elle m’a succombé, enfin. Un an, voir même deux qu’elle me faisait tourner en bourrique. Pour finalement me tomber dans les bras et embrasser mes lèvres le dernier jour du Lycée.
Nous avons passé l’été dans la Savane. Nous étions heureux et sur la même longueur d’onde, elle aussi elle voulait soigner les animaux, les étudier et en prendre soin.
Nous sommes ainsi rentrés à la Faculté de Prétoria. Dans un Cursus qui nous permettrait de travailler avec les animaux plus tard.
Une année, deux année, trois année et nous obtenions, Kali et moi une licence en Biologie des organismes. Ainsi, nous pouvions aider mes parents dans la Savane. Nous nous y sommes d’ailleurs installés. Je l’avais même demandé en mariage pour vous dire.
Mais ça n’a jamais aboutie… Comment vous l’expliqué. Elle est partie, du jour au lendemain, elle m’a simplement laissé un mot sur la table. ‘’Je pars tenter ma chance en France‘’ disait-elle. Elle était partie et je ne l’ai pas vraiment revu depuis ce jour.
Je dois avouer que Kali a su créer en moi un manque énorme. Assez pour que je quitte l’Afrique quelques temps.
Je suis partie étudier aux Etats-Unis. J’avais 25 ans et je tentais finalement un Master, tout en faisant des études parallèles pour devenir Ethologue. En savoir plus, pouvoir aider les animaux et faire des découvertes, voilà ce qui nourrissait finalement mon être. Cette envie de découverte.
Je me suis perdu dans les études pendant des années. Master, puis Doctora, au final j’avais peut-être besoin de ça.
Pourtant, lors de mon Master, vers la fin plutôt, j’ai commencé à re-fréquenter du monde. Sortir avec des gens de ma promotion. Plus vieux ou plus jeune, peut m’importait, au final je voulais oublier. Tourner cette page, cette histoire douloureuse qu’avait été Kali.
J’ai rencontré Hélène. De deux ans ma cadette, elle était en première année de Master. Douce et tendre. D’abord amis, puis confidents… Amants. Elle a su guérir les blessures du départ de Kali. Elle a su apaiser les souffrances qui me tiraillaient. L’Afrique, la Savane, tout me manquait et pourtant, je n’osais pas y revenir, de peur de la croiser, d’avoir à la supplier de revenir tellement je l’aimais, j’avais peur qu’elle ne m’ais fuit, simplement, qu’elle est trouvé mieux.
Hélène a su effacer tout ceci, avec le temps. Elle a su faire chavirer mon cœur.
J’avais 29 ans quand je l’ai demandé en mariage, quand j’ai osé passer le cap et oublier mon passer. Je dois vous avouer que je n’en menais pas large. De peur qu’elle ne me fasse poireauter comme l’avait fait mon ex.
Je fus surpris. Au contraire, elle me sautait dans les bras, acceptant, heureuse. Nous nous sommes mariés quelques mois plus tard. Un mariage en Amérique et un en Afrique, dans les traditions bien évidemment.
Un an plus tard et voilà la naissance de notre première enfant : Peter, un petit Garçon. Adorable. Nous jonglions entre les études et la famille, mais aussi les boulots. Je dois avouer que j’en ai enchainé pas mal pour pouvoir nourrir et loger ma famille, ma fierté.
Nous nous en sommes sorti. A cause de Peter Hélène c’est arrêté au Master. Elle travaillait dans un Zoo comme professeur. Elle qui avait toujours adoré les Perroquets, voilà qu’elle pouvait les présentait aux visiteurs. Elle était aux anges, elle était radieuse et notre fils commençait à montrer des signes de passion envers les animaux.
Ainsi, nous fêtions les un an de notre fils et la fin de ma thèse. L’obtention de mon doctorat. Zoologue… Ethologue. Je fus très vite recruté. Et j’ai pu offrir une meilleure vie à ce que je considère aujourd’hui comme mon plus beau trésor.
Nous avons vécu ainsi, dans un certain train de vie pendant près de sept ans, je partais de temps en temps pour étudier telle ou telle espèce. L’été, nous allons en Afrique, dans la Savane, chez mes parents. Ils étaient heureux.
Puis nous avons connu l’arrivée de ma princesse. De ma petite puce : Emilie. Quand Hélène a annoncer sa grossesse, j’étais le plus heureux des hommes, à la naissance de ma fille c’était encore pire. Plus qu’un père pour mes deux enfants, j’étais un père poule et complètement gaga.
J’avais 40 ans. Ce fut une surprise pour tout le monde, nous qui pensions n’avoir qu’un seul enfant… Mais bon, nous étions très, très, très heureux de compter ce petit ange parmi nous.
Plus que ceci comme changement, l’entreprise pour laquelle je travaillais m’a muté en Afrique. J’ai laissé le choix à Hélène… Elle m’a suivi, heureuse. Nous avons alors quitté les Etats-Unis pour la Savane. Là-bas j’étudiais les nouvelles variétés de fauves et tous autres espèces d’animaux d’ailleurs, aussi bien terrestre que volant ou aquatique. Je transmettais à mes enfants le savoir que mon père a pu me transmettre, je les passionnais comme il a pu me passionner…
Et tout a dérapé. Un soir de pluie, j’ai absolument voulu faire une sortit en famille, nous devions aller au restaurant. Nous y sommes allés, nous avons passé une bonne soirée, mais les pluies diluviennes, rarissime ne cessaient de s’abattre. Elle… Hélène me l’avait dit, ‘’Eyal, attendons, prenons une chambre, nous rentrerons demain‘’ Je n’ai pas voulu l’écouter. J’ai pris la route… J’ai perdu le contrôle du véhicule. Nous avons eu un accident. Peter est mort sur le coup… Hélène et Emilie étaient inconscientes. Moi, ma jambe était ouverte, coincé sous le véhicule. J’ai failli la perdre pour la première fois.
Mais ce n’était pas le pire. Emilie était dans le coma, son traumatisme l’y ayant plongé profondément et Hélène… Ma douce… Elle l’a aussi été. Pendant un an. Par ma faute les deux femmes de ma vie était dans le coma, entre la vie et la mort. Par ma faute, mon fils était mort. Car je n’avais pas voulu l’écouter, car j’ai voulu faire ma tête de pioche.
Je m’en veux encore à ce jour, je suis rongé par la honte et le remord.
Hélène est morte un an après cet accident. Mort cérébral. Ce fut surement le moment le plus douloureux de ma vie.
Ma fille, elle, elle s’est réveillée, deux ans après la mort de sa mère, trois ans après la mort de son frère. Plus personne n’y croyait, ils étaient prêt à la débrancher à abrégé ses souffrances. Mais son traumatisme était encore là. Pour elle, je n’étais pas son père… Il était mort avec le reste de sa famille, dans cet accident.
J’ai eu du mal à avaler la pilule. Ma princesse, du haut de ses 9 ans me soutenait que je n’étais pas son vrai père…
Elle acceptait ses grands-parents, pas moi… Ils sont partit vivre en Amérique avec mon frère jumeau et l’une de mes sœurs. L’Afrique avait été leur vie, aujourd’hui, ils avaient besoin d’un grand repos.
Moi, j’avais besoin de prendre du temps, de tout poser à plat. Dans cette optique, j’ai accepté la première proposition venu, celle du projet Arche.
Et me voilà aujourd’hui. 47 ans. Je boite à cause des blessures qu’a subit ma jambe et autant le dire, sans ma canne ou ma béquille, je ne tiendrais pas forcément debout. Je tourne en rond dans cette Arche, perdu au milieu de nul-part… Et je n’ai que deux envies finalement. Découvrir les organismes présent sur cette planète et retrouver ma petite fille.