N’ayons pas peur des mots, Lagneya est folle. Bon, elle n’est pas bonne à enfermer mais sur Terre, on lui aurait diagnostiqué tellement de troubles qu’elle aurait eu du mal à vivre. Fort heureusement pour elle, elle est née sur Sorëan et dans une famille noble.

Mais attention, folle ne veut pas dire idiote, Lagneya est très intelligente et a su très tôt donner le change pour se faire passer en publique pour une jeune femme noble à peu près normal.

Lagneya n’a que peu de considérations pour les autres et classifie le monde assez sommairement, les personnes utiles, les jouets et les restes insipides. Pour elle, chaque personne se doit soit d’être utile à sa personne, soit une source d’amusement, si possible les deux.

Notre jeune noble est donc égoïste au possible, elle ne se soucie que d’une chose, le plaisir qu’elle peut prendre et qu’on peut lui offrir, elle vit par lui et pour lui, c’est une hédoniste.

Elle apprécie en premier plan le plaisir sexuel, sous toutes ses formes et avec une indifférence totale pour le type de partenaire. Mais ne la prenez pas pour une simple nympho, elle est même très restrictive sur ses critères. Elle ne veut pas des gens séducteurs ou trop facile à mettre dans son lit, trop fade, peu amusant, trop facile à avoir, elle préfère les défis, séduire ceux qui sont le plus difficiles à l’être, pour le sentiment de triomphe que cela lui procure.

Elle apprécie aussi la douleur, celle des autres en l’occurrence. Notre jeune dame est très adepte des combats de gladiateurs qu’elle organise clandestinement aussi souvent que ses orgies, parfois en même temps. Et souvent avec la complicité de sa sœur Lakota qui en profite pour se faire de l’argent sur les paris.

Et bien sûr, elle a hérité du côté manipulatrice de sa mère, elle adore torturer les gens parfois. Un peu physiquement mais surtout mentalement. Le plus bel exemple en est sa servante personnelle, Jessya, une jeune femme qu’elle a brisée et dominée mais, paradoxalement, la seule personne qui peut prétendre à connaitre sa maîtresse.

En bref, la belle-fille idéale dont chaque mère rêve pour son fils…

D’un point de vue physique, Lagneya a les moyens de ses folies. Elle est belle, très belle même. De taille moyenne, elle est fine et élancée, de longues jambes, des bras fins et délicats, des hanches peu marquées, un fessier ferme mais surtout une poitrine des plus généreuse pour sa carrure tout en restant bien ferme. Au grand dam de ses deux sœurs, seule l’aînée semble avoir hérité des capacités pulmonaires de sa maman.

Une peau pâle et délicate, horriblement douce au toucher et appelant à encore plus de vice dans ses bras. Un visage et des traits doux, voir même, paradoxalement, innocents. Une longue chevelure lisse et soyeuse, blonde comme l’or et le soleil. Des yeux d’un marron particulier tirant sur le doré, lui offrant un regard envoutant, cachant très bien toutes les folies qui se trouvent derrière.

Lagneya est toujours bien présentée, elle en a les moyens, elle porte très souvent des robes fines et prête du corps, afin de mettre ces courbes en valeurs et elle n’hésite jamais à mettre en avant sa généreuse poitrine. Elle sait jouer magnifiquement bien des occasions, tantôt assumant clairement son côté provocatrice, et de l’autre, capable de faire faussement innocente.

Sa démarche, ces gestes, tous traduisent toujours cette sensualité élégante qu’elle aime dégager en permanence, rendre les gens fou par sa simple présence. Et elle réussit plutôt bien, elle a été a bonne école pour cela, celle de sa mère.

Il y a 22 ans maintenant, vint au monde une petite fille du nom de Lagneya. Le destin se montra particulièrement vicieux avec elle. D’un côté, elle avait la chance de naître dans une famille noble des plus riches et de l’autre, la famille en question était loin d’être un cadre sain pour une enfant.

Son père, elle ne s’en souvient pas, il est mort alors qu’elle était toute petite, un accident de chasse que l’on disait. Il lui faudrait attendre bien longtemps avant de remettre en cause cette théorie.

Elle a donc grandit à Berlian, dans le marquisat de feu son père avec sa mère et ses deux plus jeunes sœurs, Lakota et Idleness. D’un certain point de vue, elle n’a pas eu une mauvaise enfance, une éducation parmi celles qui se faisaient de mieux grâce à l’argent de sa mère. Elle apprit très tôt comment bien agir en société, ainsi que d’autres choses, les langues, l’économie, la politique, quelques bases de science. Car après tout, elle reste la première héritière du marquisat. Elle apprenait très vite et avec facilité. Si le destin n’avait pas été vache, Lagneya aurait sans doute pu faire de sa vie quelque chose de très intéressant. Mais pour elle, cela ne marcha pas comme ça.

Très tôt, elle vit que sa mère recevait souvent des invités. Jusque là, rien d’extraordinaire pour une noble avec une vie mondaine normale. Mais elle constata rapidement que sa mère faisait bien plus que ce que les convenances acceptaient.

Et malheureusement, voir en cachette sa mère se livrer a des actes parfois vraiment très honteux, ça ne fit pas du bien à son jeune esprit. Et en grandissant, cela ne s’améliora pas. Devenue adolescente, elle constata que les changements physiques qui altérait son corps ne laissaient pas les gens indifférents, surtout les hommes.

Il n’en fallut pas plus pour que, comme sa maman, elle teste histoire de voir si ses charmes pouvaient vraiment être une arme à son avantage. Les résultats furent bien sûr ceux escomptés. Elle commença discrètement par quelques serviteurs, puis ses précepteurs et même certains nobles. Intelligente et habile, elle savait comment s’y prendre pour s’assurer la discrétion de tout ce petit monde, comme sa mère.

Mais Lagneya n’était pas seine d’esprit, il lui en fallait toujours plus, plus elle en avait, plus cela l’amusait et plus elle en voulait.

Sa passion pour le sang, elle la découvrit vers les 16 ans. En visite chez un noble allié de la famille, ce dernier l’invita pour un spectacle unique, un combat de gladiateur. Techniquement, ce genre de loisir « barbare » avait été interdit il y a des siècles par un empereur talrëan et la loi était toujours de vigueur mais certains nobles faisaient ça discrètement pour l’amusement.

Les pauvres malheureux qui descendaient dans l’arène étaient en grande majorité des criminels, des mendiants ou des gens dont on voulait se débarrasser à moindre frais tout en faisant du spectacle pour les invités. Cela lui plut, observer le spectacle de la mort, parier sur leur funeste destin.

Cela acheva de la rendre folle. Peu après, un autre évènement important allait survenir, l’acquisition de Jessya. Une pauvre fille de paysan sans avenir du même âge qu’elle, condamné à la fange, vivant dans un petit village. Lagneya la vit et la jugea parfaite pour un petit projet qui lui trottait en tête. Elle la racheta littéralement à son père comme on achetait une vulgaire marchandise. La suite ne fut pas forcément mieux pour la pauvre paysanne. Entre les mains de Lagneya, elle subit de nombreux sévices qui achevèrent de briser son esprit et d’en faire une poupée servile obéissant uniquement à la jeune femme. Lagneya avait obtenue une servante fidèle et loyale qui ne rendrait compte qu’à elle. En plus du plaisir qu’elle prenait du simple fait de dominer le corps et l’esprit de sa nouvelle esclave.

Devenue jeune adulte, il était temps pour elle de faire ses armes dans le grand monde. Finit la campagne de Grenat, elle profitait très souvent de la grande demeure secondaire de sa mère à Tilesse. Elle sait que sa mère à des projets pour elle mais elle n’en a cure, elle n’est pas idiote à ce point. Elle est la seule à s’occuper d’Idleness et à essayer de comprendre ses passions pour l’art. Paradoxe que dans sa folie, elle soit capable d’être parfois une grande sœur aimante. Elle passe aussi beaucoup de temps avec Lakota. Les deux femmes sont aussi différentes que le jour de la nuit et les petites piques entre elles sont nombreuses et celle que Lagneya préfère consiste dans tous les moyens possibles pour rappeler à sa sœur qu’elle a été bien moins servie qu’elle en matière de « qualité » de buste.

Mais sinon, elles ont leur propre symbiose, Lakota a besoin de Lagneya pour ses affaires et elle, elle a besoin de l’argent de sa sœur. C’est comme ça qu’elle l’a convaincu de l’aider à faire rénover et agrandir en douce les sous-sols du manoir de Tilesse et à organiser les combats de gladiateurs où sa sœur se mousse sans vergogne sur les paris.

Bref, Lagneya est bien installé dans ses jeux et ses folies, qui sait ce que l’avenir lui réserve ni quels plans tordus elle va encore mettre en place pour son simple amusement.