Ciaran n’est pas de ces personnes qui se prennent au sérieux. Il n’est pas de ces personnes sérieuses en permanence, incapable de rire de rien… bien au contraire ! Il est un jeune homme souriant et joyeux en toutes circonstances, qui préfère voir le bon côté des gens et rester optimiste, quoi qu’il arrive. La vie n’a pas été tendre dans ses jeunes années, c’est peut-être sa façon de prendre sa revanche, allez savoir ! Malgré ce côté insouciant et enfantin, Ciaran est un jeune homme sur lequel vous pouvez compter s’il vous arrivait quelque chose. Il sait se montrer attentif quand il le faut – même si sa nature profonde essaiera de vous faire rire par tous les moyens, car il déteste les larmes – et peut être une épaule sur laquelle se reposer en cas de besoin.

Cependant, derrière cette apparence de gaieté se cache un cœur tourmenté.

Il ne faut pas oublier aussi de mentionner que Ciaran est extrêmement timide, en particulier avec les femmes. N’allez pas croire, mais ce jeune homme au regard turquoise est toujours puceau et se réserve pour une et une seule femme, qu’il a choisie depuis bien longtemps…

Il est beau, il est grand, il sent bon le sable chaud… Oui, Ciaran est un beau gosse et il le sait, et il en joue… enfin pas trop quand même, car comme je l’ai dit plus haut, notre mage est un grand timide. Alors, il fait des blagues et retombe toujours sur ses pattes, mais il rougie vite et ça le rend encore plus adorable… Bref, je m’égare. Ciaran est un grand blond aux yeux vert, presque émeraude, ou turquoise, selon la luminosité. Un regard toujours franc et joyeux en tout cas. Empli de douceur quand il le faut. Mais il sait aussi se montrer plus dur en certaines circonstances… ce qui arrive quand même rarement. Il garde ses cheveux mi-longs, les retenant par une bande de tissu, comme un bandeau assez large. Sur sa joue gauche apparait une tache de naissance ou bien un tatouage de couleur rouge. On ignore d’où cela lui vient comme on ignore tout de ses origines. Il porte également un tatouage sur le biceps droit, qu’il s’est fait faire après obtention de son diplôme de mage.

Ciaran s’habille toujours de la même manière : un pantalon de tissu noir, une veste sans manche en cuir doublée de fourrure blanche à l’intérieur, une ceinture de cuir et des chaussures de cuir simple.

Il porte des boucles d’oreilles, plus ou moins grandes et clinquantes, selon les circonstances, ainsi qu’un collier orné de dents venant d’un Croc-Vif qu’il a affronté il y a quelques années… Il porte également un autre collier, composé uniquement d’eiran d’or (cf histoire).

Je n’avais pas vingt ans quand j’ai frôlé la mort pour la première fois… je veux dire VRAIMENT ! Mais quel crétin j’ai été ce jour-là. Enfin, tout ça c’était pour elle. Ca a toujours été pour elle et je ne le regrette pas. Nous étions sortis en douce, braver l’interdit et le danger, c’était notre spécialité… surtout la mienne. Seulement, nous sommes allés un peu trop loin, tous seuls, sans grande protection. Sa panique et sa maladresse nous ont fourrés dans un sacré guêpier. Tandis que ma maîtrise de mon élément nous a permis de nous en sortir en un seul morceau. Bon, d’accord, un peu de chance aussi, j’avoue. Toujours est-il que le Croc-Vif gisait à nos pieds à la fin et que je me suis fait un collier avec ses dents… littéralement !

J’ai connu Melyn lorsqu’elle est arrivée à la Tour des Mages. Elle avait cinq ans. J’en avais neuf. Nous n’étions que des gamins, mais j’ai su dès le premier regard qu’elle serait toujours plus qu’une camarade de classe. Plus qu’une amie. Elles ne sont pas nombreuses les personnes à se soucier de savoir d’où je viens, qui je suis, ou qui j’étais. Melyn fait partie de ces gens. Ca ne l’intéresse pas et à vrai dire, ça me va très bien… je l’ignore moi-même. Alors, on n’en parle pas.

Je me souviens, elle était un tout petit bout de chou, avec ses joues roses et ses cheveux argent. Combien de fois elle m’a fait rire à cramer les sourcils ou la barbe des vieux professeurs. Combien de fois elle a failli nous brûler vif pendant les entrainements, juste parce qu’elle perdait le contrôle, ou qu’elle trébuchait en courant. Personne ne m’a jamais fait rire comme elle. Et c’est sûrement la raison de mes sentiments à son égard… mais n’allez pas lui dire ! Elle pourrait y croire !

D’où je viens ? Je n’en sais rien. Les premiers souvenirs que j’ai, ce sont les bras de la prêtresse qui m’accueille à l’orphelinat du temple de Solyma. Nous étions à Talrëa, mais je ne me rappelle pas où ils m’ont trouvé. Je ne devais pas avoir plus de deux ou trois ans. J’étais, parait-il, couvert de bleus et de sang. J’avais déjà cette marque sur ma joue, si bien qu’on ignore tout de sa provenance… comme moi. Je suis une marque à la provenance inconnue. Parfois… oui parfois, ça me pèse et je me pose des questions. Parfois, rire et sourire sont un supplice et cela fait mal. Mais je le fais quand même. Parce que je ne supporterais pas qu’on soit triste pour moi. Je ne supporterais pas qu’elle le soit. Alors, tout va bien.

La première fois… la toute première fois où j’ai frôlé mort, c’est lorsque ma magie s’est manifestée. J’avais cinq ans à peine. Je courrais dans les couloirs de l’orphelinat pour échapper à la prêtresse qui voulait me donner un bain. J’adorais les faire tourner en bourrique, les voir se démener pour m’attraper, leur air renfrogné sur leur beau visage d’ange. Ce jour-là, nous serions morts tous les deux, si un guerrier qui était là en passage, ne nous avait pas sortie de la pièce qui s’était écroulée… Je courrais, je courrais, en regardant parfois derrière moi où était la prêtresse, et je riais, je riais tellement fort. A un moment, je me souviens être tombé et le fracas que mes mains ont fait en touchant le sol pour me retenir. Je ne me suis aperçu de rien, bien sûr, mais j’ai vu l’expression changer sur le visage de la jeune femme qui me pourchassait. J’ai continué à courir cependant, insouciant de ce qui s’était passé… puis soudain, un tremblement de terre, un éboulement et le noir.

Quelques jours plus tard, on mettait ma petite main dans celle plus grande d’un homme dont je ne voyais pas les yeux tellement il était grand. Il devint mon professeur, mon mentor et m’emmena à la Tour des Mages où, en compagnie d’autres enfants comme moi, on m’apprit tout ce que je sais aujourd’hui.

J’étais apparemment un élève prometteur, puisque j’ai eu les meilleurs résultats qui soient à mes examens. Cela ne m’a pas empêché de trainer dès que je le pouvais, en compagnie de Melyn, sur qui je voulais toujours garder un œil… elle est tellement maladroite ! J’ai aussi fait tourner mes professeurs en bourrique. Ce n’est pas parce que j’étais bon élève et que j’apprenais vite, que je maîtrisais mon élément, que je ne m’amusais pas à côté. Au contraire ! Certains pourraient, j’en suis sûr, vous en raconter de bonnes !

Quoi ? Quoi le collier ? Oh ! CE collier ? Des eiran d’or oui… Il me vient probablement de mes parents. Je le suppose du moins. Je l’avais déjà autour du cou, beaucoup trop grand à l’époque, quand l’orphelinat m’a recueilli. C’est mon unique fortune et j’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Je ne m’en sers pas pour les transactions cependant. J’ai mon salaire de Terramancien et cela me suffit. Ca fait quatre ans que je ne suis plus un apprenti et que j'ai obtenu mon diplôme. Je ne suis plus à la Tour, préférant parcourir le continent. Non, ce collier n’a qu’une valeur sentimentale à mes yeux. Il me rattache, quelque part, à un passé dont j’ignore tout. Peut-être qu’un jour, je rencontrerai quelqu’un qui l’a déjà vu, et m’en dira plus sur mes parents, ma famille, mes réelles origines.

En attendant, à ce jour, ma seule et unique famille, c'est Melyn Kaoss...

Depuis quatre ans, je n'ai pas voulu m'éloigner trop de la Tour cependant, histoire de garder un oeil sur Melyn. J'ai donc mis mon "art" au service de l'armée du duché de Shana et je n'en suis pas bougé depuis. Mais j'avoue que le désir d'aventure commence à devenir limite insupportable... il faut que j'arrive à embarquer Melyn.